21 avril 2007

Y fait chaud !!!!!

Bonjour nos amis fideles du jeu des 1000 euros, euhhh.... non les amis fideles du Babuvati.

Il est bien arrive au Ghana, ou il a retrouve la chaleur de la Reunion en plein ete. Et... il a du mal a lutter contre celle-ci. Donc il se refugie dans le cyber climatise afin de mettre a jour le blogus.

Au programme, 3 post
- Un pave de Bati sur l'histoire de l'Ethiopie racontee aux enfants ! Simple d'acces mais tres tres long (comme il est tres tres long et que Bati a glande toute la matinee sur msn messenger, ce post n'est pas pret, mais il arrive il arrive !)
- Le numero deux de Tranches de vie.
- Un port folio.

18 avril 2007

Les Ethiopiques. 10 Port folio tres chretien

Dans l’eglise

Enlever ses chaussures avant d’entrer. Sombre, taillee dans la pierre. Murs larges de couleur rouge. Peu de chaises et bancs, tapis par terre, tentures Lourdes de 5-6 metres de hauteur, pour proteger le saint des saints de la vue des communs des mortels ( seuls les pretres y sont autorises). Immenses peintures (2 metres/3) de Jesus, aux couleurs vives un peu kitch, avec les rideaux au crochet pour proteger de la poussiere.

Dans le carre central, des hommes, plus ou moins jeunes, entament des chants sur des variations de “Ahhh Ohhhh”, 2 gros tambours poses a terre donnent le rythme lent. Parfait pour la transe et la meditation. Des cliquetis que les homes balancent de leur main font penser aux chaines des esclaves tapant au sol. Tous sont en toge blanche. Une pauvre forme blanche est accroupie, recroquevillee contre un pilier, a peine visible, cette femme doit prier.



Eglises de Lalibela





















Parchemin en peau de chevre


Bible sur support en bois.


Eglises du Tygree
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Peintures murales ou sur bois.






Massif du gheralta, ou sont cachees les eglises.



Entree vertigineuse d'Abouna Yemata








Remarquez la scarification d'une croix sur le front

Ambiance recueillie pour le vendredi saint.


Eglise Sainte Marie de Sion, Axum

La sainte Trinite






Bible millenaire





15 avril 2007

Les Ethiopiques - 9 L'Histoire de l'Ethiopie racontee aux enfants... et aux plus grands

Bonjour, apres notre boucle de trois semaines dans le nord ethiopien, nous avons decide de vous en faire part essentiellement a travers l'Histoire du pays. En effet cette boucle, nommee a juste titre la route historique, permet de decouvrir les sites majeurs de l'Histoire ethiopienne, du moins celle de l'empire abyssin.



Nous avons choisi de la raconter de maniere simple (mais detaille) pour que tous puissent en profiter, mais que le titre ne trompe personne, cette Histoire ethiopienne est aussi pour les adultes.
De temps a autre nous expliquerons du vocabulaire, ceci est bien sur essentiellement destine aux enfants.
A cote de l'Histoire de l'Ethiopie nous donnerons aussi quelques informations complementaires, nommees "pour en savoir plus" et indiquees en rouge et en italique.

Enfin une partie du texte ayant ete tappe sous Word, vous aurez la joie d'avoir des accents, mais ne vous etonnez pas si parfois ils disparaissent (comme dans l'introduction que vous etes en train de lire)



L'Histoire de l'Ethiopie Racontee aux Enfants... Et aux plus Grands

Chapitre I. L'Antiquite, le temps des legendes.

Du temps de l'Egypte ancienne gouvernée par les pharaons, les Egyptiens faisaient déjà des échanges avec un mystérieux pays loin au sud. Le nom de ce pays était le "Pays de Pount". Il était très riche en or et en ivoire de défenses d'éléphant. C'est ces trésors que les Egyptiens venaient chercher au Pays de Pount.

Pour certains historiens, le mystérieux Pays de Pount était peut être la région du Sud Soudan et du Nord de l'Ethiopie. Ce nord de l'Ethiopie les historiens et les géographes l'appellent l'Abyssinie. Pendant des siècles et des siècles c'est comme cela que tout le monde appellera l'Ethiopie.


Tout cela se passait il y a très très longtemps, presque 5000 ans, soit 3000 ans avant Jésus Christ. C'est pour cela qu'il est difficile de bien connaître ce temps la.


Pour les Ethiopiens, l'Histoire de leur pays commence il y a 3000 ans (1000 ans avant J.C.). A cette époque une reine qui s'appelait Makeda régnait sur l'Abyssinie depuis la ville d'Axoum, tout au nord de l'Ethiopie actuelle. Pour les Ethiopiens cette reine est la Reine de Saba qui est mentionnée dans la Bible. Selon la Bible, cette reine rendit visite au Roi Salomon, un roi d'Israël très important pour le peuple juif, et qu'elle eut un enfant avec lui.



visite de la Reine de Saba au Roi Salomon

Pour les Ethiopien cet enfant fut Ménélik, qui devint roi d'Abyssinie après sa mère. Quand il devint roi, il rendit visite à son père, à Jérusalem. La, sur l'ordre de Dieu, il déroba un objet sacré et très important qu'il ramena ensuite dans son pays. Cet objet était l'Arche d'Alliance, un coffre qui renfermerait les Tables de la Lois. Ces Tables de la Loi c'est Dieu qui les aurait données à Moise après lui avoir dictées les Dix Commandements. Tout cela est un peu compliqué et est raconté dans la Bible. Ce qu'il faut retenir c'est qu'il y a 3000 ans Ménélik ramena l'Arche d'Alliance et les Tables de la Loi en Ethiopie et que pour les Juifs et les Chrétiens ces objets sont très importants.


Pour les historiens cette histoire n'est sans doute pas vraie. Pour eux c'est une légende. Pour essayer de reconstruire l'Histoire, les historiens et les archéologues se servent des traces qu'ont laissées les anciens peuples. Ces traces peuvent être soit des ruines d'anciens bâtiments avec parfois des objets restés dedans, des restes de vieux tombeaux avec eux aussi des objets, des armes, des statues, soit des textes anciens qui racontent l'histoire de ce temps la.



L'entrée d'un tombeau a Axoum.
Celui-ci daterait du début de l'ère chrétienne (a peu pret au moment de la vie de Jésus)

Selon ces différentes traces, les historiens pensent qu'une première civilisation s'est développée près d'Axoum vers le VIIIeme siècle avant J.C. (il y a 2800 ans). De cette civilisation on ne sait pas grand chose. Les traces retrouvées par les archéologues permettent de dire que ses chefs étaient venus du sud de la péninsule arabique (la péninsule arabique c'est la grande et large bande de terre ou se trouve l'Arabie Saoudite et le Yémen entre autre), que leur langue était le sabéen (une très vielle langue, ancêtre de l'arabe moderne et cousine avec le Gu'ez, le tigréen et l'amharique, des langues encore parlées en Ethiopie de nos jours) et qu'ils adoraient des dieux sabéens.


On ne sait pas vraiment pourquoi mais cette civilisation disparu vers 500 avant J.C.


C'est peut être a cette époque qu'Axoum commença a se développer. Tu te rappelles, cette ville qui selon la légende était la capitale de la Reine de Saba. Et bien pour les historiens elle n'existait sans doute pas avant le Veme siècle avant Jésus Christ. En fait les traces retrouvées permettent juste de dire qu'elle existait au premier siècle après Jésus Christ. Historiquement on peut donc dire que le royaume d'Axoum dura du premier au Xeme siècle ap J.C.


Palais dit de la Reine de Saba, à Axoum.
Pour les éthiopiens, ce palais daterait de 1000 ans avant Jésus Christ et aurait été celui de la reine de Saba. Mais les archéologues l'ont daté des premiers siècles de l'ère chrétienne (donc plus de 1000 ans plus jeunes)

A partir du premier siècle de notre ère donc, Axoum est souvent cité par des écrivains grecs. Grâce au commerce que les Axoumites faisaient avec les Romains, les Perses (les habitants de l'Iran qui a l'époque s'appelait la Perse), les Indiens (d'Inde) et même peut être les Chinois (des vases chinois ont été retrouvés dans certaines ruines), leur empire était très très puissant. Un Perse écrit même qu'il faisait parti des quatre plus grands empires du monde !

Jusqu'au IVeme siècle ap JC, la religion d'Axoum était basée sur l'adoration des dieux du Soleil, de la Lune et de la Terre. Les langues qu'on y parlait étaient le grec, utilisé pour le commerce, le sabéen et le Gu'ez, une langue proche de l'arabe (on dit sémitique) et qui est l'ancêtre des langues parlées actuellement dans le nord de l'Ethiopie (l'amharique et le tigréen).



Inscription en Gu'ez sur une stele d'Axoum. Sur les autres faces de la stele le même texte est gravé en grec et en sabéen. Un peu comme la Pierre de Rosette qui permit à Champollion de dechiffrer les hieroglyphes égyptiens

Les traces laissées par ces gens la sont surtout de très grandes pierres taillées dans un seul bloc et dressées vers le ciel. On les appelle des monolithes (ce qui veut dire "un seul bloc") ou obélisques (et pas Obelix, même si certaines ressemblent a des menhirs géants, mais si grand que même en étant tombe dans la potion magique quand il était petit, Obelix aurait du mal a les porter).




Le plus grand de ces monolithes mesurait 33 mètres de haut (imagine un immeuble de 10 étages) et pesait 400 tonnes ! Maintenant il est écroulé par terre. Les chercheurs se demandent s'il n'est pas tombé quand les anciens Ethiopiens ont essayé de le mettre debout.




Ces énormes pierres étaient taillées dans le granit, une roche très très dure, dans une carrière a 4 kilomètres de la cité. On se demande encore comment ces gens ont fait pour les tailler, les transporter jusqu'a la ville et les dresser. Tout ça sans machines mécaniques comme il existe aujourd'hui, seulement avec la force humaine et sans doute animale. Imagine transporter un immeubles de 10 étages a une époque ou seules les charrettes existaient !




Les Ethiopiens pensent que leurs ancêtres ont utilisé des éléphants pour faire tout ça (transporter et dresser les pierres). Un de leur roi en aurait possédé plus de 3000 !



Enfin tout cela reste bien mystérieux.


Chapitre II. Christianisation, Grandeur et Fin du Royaume d'Axoum




Au IVeme siècle ap JC, un événement capital pour l'Ethiopie se produisit a Axoum (capital veut dire très très important). Le roi de cette époque qui s'appelait Ezena se convertit au christianisme. Ca veut dire qu'il abandonna ses anciens dieux pour adorer uniquement le Dieu de la Bible, Jésus et la Vierge Marie. Cette conversion eut lieu après l'arrivée de deux naufragés syriens qui servirent de professeurs au roi et lui enseignèrent les principes de la foi chrétienne.


Pour en savoir plus : A l'époque la Syrie faisait partie de l'Empire Romain et la religion chrétienne même si elle n'y était pas encore officielle avait déjà beaucoup d'adeptes (un adeptes c'est quelqu'un qui suit les principes et les règles d'une religion ou d'une façon de penser.)

Cette conversion du Roi Ezena (330 ap JC) fait de l'Ethiopie un des plus vieux pays chrétiens du monde. Rappelle toi que la religion chrétienne ne devint officielle dans l'Empire Romain que 60 ans plus tard et que Clovis, le premier roi de France ne devint chrétien qu'en 496 ap JC, soit 166 ans après le roi d'Ethiopie !



conversion du roi Ezena

Au début la nouvelle religion ne concernait que le roi et les nobles qui vivaient avec lui. Mais, au Veme siècle, 100 ans plus tard une grave dispute divisa l'église chrétienne dans l'Empire Romain. Suite a cette dispute certains moines durent fuir l'Empire et se réfugièrent en Ethiopie. Ils venaient surtout d'Egypte et de Syrie. La tradition les a retenus sous le nom des Neuf Saints Syriens. Ils sont très important pour les Ethiopiens car se sont eux qui auraient apporter le christianisme dans les campagnes et auraient donc converti tout le pays.


Les 9 saints syriens

Une bible en Gu'ez

Comme ces personnes, les 9 saints syriens, avaient fuit l’Empire car ils n’étaient pas d’accord avec l’Eglise de Rome et de Byzance, ils enseignèrent une religion un peu différente de celle que nous connaissons en France et en Europe. On dit que les Ethiopiens sont des orthodoxes éthiopiens. On précise « éthiopiens » ce ne sont pas les mêmes orthodoxes que les Grecs ou les Russes. Toutes ces histoires de religion sont décidément bien compliquées. Ce qu’il faut retenir c’est que le christianisme en Ethiopie est très ancien et que la façon dont les Ethiopiens prient et pratiquent leur religion est un peu différente des catholiques et des orthodoxes grecs et russes, même si les trois religions croient en Dieu, Jésus, le Saint-Esprit et la Vierge Marie.




L'un des 9 saints syriens, Abuna Yemata. Comme on peut voir sur cette image, la conversion des populations éthiopiennes ne fut pas toujours pacifique.

Pour en savoir plus : au Veme Empire Romain était divisé en deux, une partie avait sa capitale a Byzance, l’actuelle Istambul, et l’autre, a Ravenne, en Italie, en fait Rome n’était plus la capitale ni de l’un ni de l’autre, mais le siège de l’Eglise, lui, restait dans la ville millénaire et a Byzance pour la partie orientale de l’Empire. Cette partie orientale de l’Empire Romain est ce qui sera appelait au moyen âge l’Empire Byzantin.



Devenu chrétien, le royaume axoumite continua de prospérer. Le commerce marchait bien et les rois d’Axoum menaient une vie a la fois luxueuse et pieuse.

Ils faisaient aussi beaucoup de conquêtes et l’un d’eux envahi même le Yémen ou il fit construire une cathédrale. Mais très vite les Axoumites en furent chassés. Quoiqu’il en soit le royaume d’Axoum resta riche et puissant jusqu’au IXeme siècle environs.
Malheureusement pour Axoum cette période heureuse ne dura pas. Au VIIeme siècle après Jésus Christ, un autre événement capital eut lieu, en Arabie cette fois. Un homme du nom de Mahomet va y développer une nouvelle religion. C'est l'Islam. Au début, les adeptes de cette nouvelle religion ne furent pas très bien vu dans leur ville d'origine, la Mecque, et furent obliges de fuir. Certains se réfugièrent ou ils furent bien accueillis par le roi d'Axoum.

Pour en savoir plus : Selon la tradition musulmane éthiopienne, parmi ces nouveaux musulmans se trouvaient une des filles de Mahomet, et surtout un certain Omar qui allait devenir, a la mort de Mahomet, l'un des quatre premiers califes (les califes furent pendant les premiers siècles de l'Histoire musulmane, les chefs suprêmes au niveau politique et religieux). Cependant la encore tradition populaire et réalité historique s'oppose, car selon les sources historique, Omar serait reste auprès de Mahomet durant l'Hégire (c'est ainsi que l'on nomme le départ de Mahomet de la Mecque pour Médine, ville ou il se réfugia avec ses partisans jusqu'a se sentir assez fort pour rentrer a la Mecque. Médine est une ville situe a quelques centaines de kilomètres de la Mecque)

Ce que le roi d'Axoum ne savait pas encore, c'est que ses invites, ou plutôt leur religion, allait causer la perte de son royaume un siècle ou deux plus tard.

En effet, après quelques années d'exil, Mahomet revint en triomphateur dans son pays et devint le chef d'un nouvel état, le premier état musulman du monde. (L'exil c'est quand on est oblige de quitter son pays car les autres ne veulent plus qu'on y reste, souvent pour des raisons politiques.)
Ses successeurs, les Califes, entreprirent de grandes conquêtes et en 100 ans a peine la nouvelle religion étendit son empire depuis l'Espagne et le Maroc jusqu'aux frontieres de l'Inde en passant par le Maghreb, par l'Egypte, la Syrie, l'Arabie bien sur, l'Irak et l'Iran actuel, et l'Asie centrale.

En quoi tout cela concerne l'Ethiopie peux-tu te demander ? Il faut d'abord comprendre que dans l'Histoire, la grandeur d'un empire dépend parfois, voire souvent, de son emplacement sur les routes ou les marchands passent.
Pour Axoum le contrôle de la mer rouge, qui était un passage commercial très important, était vital. C'est de cette route que lui venaient la plupart de ses richesses. Or les Musulmans en entendant leur empire, prirent le contrôle de la mer rouge et peu a peu la grandeur d'Axoum déclina.

Au IX ou Xeme siècle, les armées de la Reine Gudit, venues de la région des montagnes du Siemen, attaquèrent le royaume d'Axoum et le mirent a sac, détruisant tout sur leur passage. Certains disent que la Reine Gudit était juive, d'autres païenne. Ce qui est sur c'est qu'elle détestait les Chrétiens et que le royaume d'Axoum, affaibli, ne résista pas a son passage. Au Xeme siècle, il semble que la dynastie axoumite est disparue (une dynastie c'est une suite de roi de la même famille, le plus souvent de père en fils).


Le royaume chrétien d'Axoum est détruit au IXeme siècle par les armées de la mystérieuse Reine Gudit

Apres la chute d'Axoum et les ravages de la Reine Gudit, l'Histoire de l'Ethiopie est tres mal connue jusqu'au XIIeme siècle.

Chapitre III. L'ére obscure et les églises du Tygrée.


Il est fort probable qu'une période d'anarchie s'installa (l'anarchie c'est quand il n'existe plus de pouvoir assez fort pour assurer l'ordre). L'Abyssinie était sans doute divisée en de nombreux petits territoires, dirigés par des chefs locaux se faisant la guerre les uns les autres.

C'est pendant cette période que furent construites les premières églises du Tigrée (le Tigrée est la région a l'extrême nord de l'Ethiopie). Ces églises sont creusées dans la roche, souvent perchées très haut sur des pitons rocheux ou même parfois au milieu de falaises très raides. Cela les rend a la fois très discrètes et très difficiles d'accès. Personne ne sait vraiment pourquoi elles ont été construites dans de tels endroits. Peut être pour se sentir plus proche de Dieu.


Vue depuis l'entrée d'une église du Tygrée



Sans doute aussi pour être cachées aux yeux d'ennemis potentiels. Rappelle toi que suite a la chute d'Axoum, l'ordre n'était plus assure et que les petites communautés villageoises étaient a la merci des bandes de hors-la-loi et de petits chefs de guerre qui devaient parcourir la région en quête de butin et de richesses faciles.



Une ferme fortifiée dans le Tygrée. Peut être que les Tygréens commencèrent à construire ce type de ferme pour se protéger des attaques fréquentes après la chute d'Axoum.

Chapitre IV. La dynastie Zagoué et les églises de lalibela.



En 1137, un nouveau roi réussit a s'imposer et a assurer un nouvel ordre sur toute l'Abyssinie. Il fonda la dynastie Zagoue (tu te rappelles ce qu'est une dynastie ?). Les Zagoue (dans le cas de cette dynastie c'est un peu comme leur nom de famille) venaient d'une région un peu plus au sud qu'Axoum, qu'on appelle le Lesta. Au cour des règnes des différents rois, ils réussirent a agrandir le royaume vers le sud et vers l'ouest. Mais attention, l'Ethiopie de cette époque n'avait pas du tout les mêmes frontières qu'aujourd'hui.

Toute la partie Est n'en faisait pas parti. Elle était contrôlée par plusieurs états musulmans que l'on appelle des émirats (chaque émirat est dirige par un émir).
Au sud les frontières de l'Ethiopie d'alors se trouvaient quelques centaines de kilomètres au nord d'Addis Abeba, la capitale actuelle, mais qui a l'époque n'existait pas encore.

Quoiqu'il en soit cette dynastie est mal connue car pour le clergé de l'époque elle n'était pas d'une lignée assez pure. Pour les prêtres, le roi d'Abyssinie devait avoir ses origines dans la région d'Axoum, ce qui n'était pas le cas des Zagoue. Du coup, la dynastie suivante qui pris le pouvoir en 1270 avec l'aide du clergé, détruisit presque tous les textes racontant l'Histoire de ce temps la. C'est sans doute pour cela aussi qu'il ne reste presque aucun texte concernant la période entre la chute d'Axoum et l'arrivée au pouvoir de la dynastie Zagoue.


Malgré cela, un des rois Zagoues laissa l'une des traces les plus connues de l'Histoire éthiopienne et qui est aujourd'hui l'un des lieux les plus visites d'Ethiopie.
Ce roi, qui s'appelait Lalibela (1185-1225), fit construire un ensemble d'églises unique au monde. Elles ne furent pas construites pierre par pierre, ou bloc par bloc, comme ailleurs, mais dégagées du sol
En fait les ouvriers du roi Lalibela creusèrent de très grands trous dans un sol qui était assez mou et dégagèrent d'énormes blocs de roches unis et compacts. Ensuite, ils taillèrent l'extérieur de ces blocs pour former des piliers et des toits. Enfin, ils creusèrent l'intérieur pour transformer les blocs en de véritables églises. Les intérieurs sont ainsi d'immenses salles voûtées, soutenues par d'énormes piliers, et sont parfois magnifiquement sculptés ou peints, le tout taille, pour chaque église, dans un seul et unique bloc de pierre.


L'une des églises de Lalibela. Celle-ci, nommée Beta Gabriel et Raphaël, fut sans doute le palais royal à l'époque du roi Lalibela.

Selon la légende ces églises, au nombre de 11, furent dégagées, creusées et taillées en 24 ans, ce qui est très peu quand on voit le travail réalisé a une époque ou, comme au temps d'Axoum, les machines motorisées n'existaient pas pour aider l'homme. Par exemple la construction de la cathédrale de Notre-dame a Paris nécessita plus de 100 ans, et ce un siècle plus tard.
Toujours selon la légende, la nuit les anges venaient relayer les ouvriers humains, ce qui aurait permis un tel prodige. L'une de ces églises, la plus fragile d'entre elle, aurait même était construite en une nuit par la Reine Meskal Kebram, la femme de Lalibela, et bien sur, les anges !

Pour en savoir plus : L'objectif de Lalibela était de construire une nouvelle Jérusalem qui servirait ensuite de lieu de pèlerinage pour le peuple éthiopien. La vrai Jérusalem aux mains des Musulmans depuis le Calife Omar (mort en 644), avait été conquises par des Chrétiens venus des royaumes d'Europe en 1099 (on les appelles les croisés et leur but avait été de reprendre le tombeau du christ aux musulmans). Cette conquête avait permis aux Chrétiens de se rendre a nouveau en pèlerinage à Jérusalem. Mais en 1187 les armées musulmanes de Saladin reprirent la ville sainte. Ce qui rendit a nouveau le pèlerinage vers celle-ci dangereux, voire impossible .C'est pourquoi Lalibela construisit cette nouvelle Jérusalem.


Il poussa le sens du détail si loin qu'il fit même creuser un canal sensé retracer le cour du Jourdain. Au fond de ce canal, toujours a sec, on peut voir une croix qui marquerait le lieu du baptême de Jésus (comme dirait Obelix : Ils sont fous ces Ethiopiens !).


Ces Eglises sont divisées en deux groupes de 5, chaque groupe se trouvant de part et d'autre du "Jourdain" et formant chacun un ensemble de carrières reliées entre elles par des tunnels et des tranchées Pour les historiens l'un de ces deux groupes serait en fait l'ancienne résidence royale et non un groupe d'église. On y trouverait le palais, la prison, des citernes d'eau, le chapelle privée de la famille royale, etc. Il est toutefois impossible d'entreprendre des fouilles plus approfondies car pour les prêtres ces édifices sont sacrés et doivent le rester.


Une des tranchées reliant les églises entre elles

Comme tu l'as peut être remarque, il y a 11 églises mais chaque groupes n'en comprend que 5. Il existe donc une dernière église, isolée des autres et qui possède sa propre carrière personnelle. Elle a la forme d'une croix grecque (une croix grecque c'est une croix dont les quatre extrémités ont la même longueur et la même largeur). Selon une autre légende (décidément que de légende), après la construction des 10 premières églises, aucune d'entre elles n'était dédiée a saint George. Saint George, le saint patron de l'Ethiopie fut très vexé d'un tel oubli et le fit savoir au roi Lalibela en rêve.

Saint George, le saint patron de l'Ethiopie.

Celui-ci répara aussitôt son erreur en entreprenant la construction de cette dernière église a laquelle il donna cette forme spéciale en croix. Une fois finie, saint George vint lui même inspecter les travaux et les traces de son cheval sont encore visible sur le sol du sentier menant au sanctuaire (c'est en tout cas ce que pensent les habitants de Lalibela).



L'église Saint-george à Lalibela

Pour cette oeuvre gigantesque a la gloire de Dieu le roi Lalibela et sa femme seront canonises quelques siècles plus tard (être canonisé cela veut dire que l'Eglise décide que l'on devient un saint).
Cependant à l'époque de Lalibela, la plupart des prêtres n'aimait pas les Zagoues. Malgré la construction de nombreuses autres églises par les successeurs de Lalibela, le clergé conspira contre cette dynastie afin de mettre sur le trône une autre famille qu'il estimait plus digne d'occuper cette place.

Chapitre V. La dynastie salomonide, des débuts paisibles. Premiers contacts avec l'Europe.


En 1270, leurs machinations aboutirent et Yekouno Amlak renversa le dernier roi Zagoue. Pour légitimer son acte (légitimer cela veut dire que l'on explique pourquoi ce que l'on a fait est juste, pourquoi on a le droit de le faire), les prêtres et le nouveau roi prétendirent que ce dernier était le descendant de Ménélik et donc de la Reine de Saba et Salomon. En tant que descendante du roi Salomon cette nouvelle dynastie fut appelée la dynastie salomonide.
Tu te rappelles la légende de Ménélik et de l'Arche d'Alliance et de son ascendance extraordinaire (l'ascendance c'est la liste de tes ancêtres, pour Ménélik c'est donc la reine de Saba, Salomon, et tous les rois juifs avant celui-ci). Et bien c'est cette légende que la dynastie salomonide a utilisée pour justifier son arrivée au pouvoir.
En fait il semble même que cette légende ait été inventée à cette époque. On la consigna (consigner cela veut dire écrire un événement pour s'en souvenir) dans un livre appelé le Kebra Negast, ce qui en vieux éthiopien veut dire "le gloire des rois'. Ce livre fut écrit et complétée tout au long des règnes des différents roi salomonides.

Pour en savoir plus : La critique que faisait le clergé a la dynastie Zagoue était de ne pas être de la région d'Axoum, il faut cependant savoir que tout ceci était sans doute bien plus compliqué qu'une simple histoire de légitimité. En effet, la nouvelle dynastie, légitime par la légende, ne venait pas elle non plus de la région d'Axoum mais sans doute du Shoa (région d'Addis Abeba) ou de la province Amhara (région au nord-ouest d'Addis).

Suite à l'ascension de cette dynastie, l'Ethiopie connut une longue période de stabilité et de calme, bien que relatif. Il y eu bien quelques querelles théologiques (ce sont des disputes a propos de l'interprétation des textes religieux) et sans doute des petites guerres avec les populations païennes du sud et musulmanes de l'est et de l'ouest (au Soudan). Mais les différents rois réussirent à réconcilier les prêtres et à maîtriser leurs ennemis extérieurs. Ces rois s'efforcèrent aussi de renforcer leur pouvoir a l'intérieur en l'organisant de mieux en mieux et en utilisant le clergé. Cependant, comme dans beaucoup de pays a l'époque, ils n'avaient pas de véritable capitale et se déplacer de ville en ville, et de forteresse en forteresse. Ces déplacements étaient nécessaires pour contrôler tout ce qui se passait dans leur pays, car en ce temps la, les communications étaient très très lentes, et la seule façon pour être sur que les populations respectent le roi et lui obéissent était d'aller les voir en personne.

Ce fut une période ou de nombreux monastères se construisirent sur les îles du lac Tana (le plus grand lac d'Ethiopie, d'ou le Nil Bleu prend sa source).

Ce fut aussi à la fin de cette période de calme, au XIVeme siècle, que l'Europe redécouvrit, même si ce fut de très loin et de façon très imprécise, l'Ethiopie. Ainsi en 1438, une délégation éthiopienne (une délégation c'est un groupe de personne qui représente un pays, ou une région par exemple) se rendit a Rome, pour participer a une très grande réunion de l'Eglise (on dit un "concile"). Ensuite, à la fin XVeme siècle, une fois que les portugais eurent trouvé un passage maritime au sud de l'Afrique, ces derniers et les éthiopiens nouèrent de plus en plus de contacts.

Chapitre VI. Le temps des invasions et l'intrusion des Jésuites.


Cette période de calme relatif prit fin dans les premières décennies (une décennie c'est 10 années) du XVIeme. Des 1516, les sultanats musulmans de la cote est (un sultanat c'est un peu comme un émirat) déclarent la guerre a l'Ethiopie. Mais les Ethiopiens repoussent rapidement les musulmans et tuent leur chef.

10 ans plus tard, le beau-fils de ce chef, devenu émir a son tour, décide de venger son prédécesseur et lance ses armées sur le royaume d'Ethiopie. Cette fois ci, les armées éthiopiennes ne réussirent pas a les repousser et pendant presque 20 ans, les troupes musulmanes du Gragn (c'est le nom sous lequel fut retenu ce chef musulman, cela veut dire le gaucher, son vrai nom était Ahmad Ibn Ibrahim al-Gazi) mirent le royaume a feu et a sang, rappelant aux Ethiopiens la période sombre de la Reine Gudit.

Les Ethiopiens n'eurent d'autres choix que d'appeler les portugais au secours. Ceux ci repondirent favorablement a cet appel a l'aide. L'interêt principal du Portugal dans cette affaire n'était pas tant d'aider les Ethiopiens que d'empecher les Musulmans d'étendre trop loin leur influence, et bien sûr, de proteger leur seul allié chrétien dans la région.
Du côté musulman, l'empire le plus puissant de l'époque était l'Empire Ottoman, qui était dirigé par des Turcs depuis la ville d'Istambul (Byzance avait été conquise par les Turcs en 1453 et était devenue Istambul). Les Ottomans avaient tout intérêt a ce que les sultanats bordant l'Ethiopie s'emparent de ce dernier pays. Ils aidèrent donc les armées de Gragn.
Ces luttes d'influence entre Turcs et Portugais étaient autant des questions religieuses que commerciales, les deux pays ayant intérêt a ce que l'autre n'est pas le contrôle de la Mer Rouge.





Finalement ce furent les Portugais qui remportèrent cette bataille et en 1543 le Gragn fut tué non loin du Lac Tana. Ses armées se replièrent alors à Harar et l'Ethiopie ne fut plus menacée de ce côté si.

Malheureusement la tranquilité ne revint pas pour autant. Au sud, les peuples Oromos commencèrent à attaquer le royaume et, pendant plus de deux cent ans ils allaient être la cause de nombreux troubles à l'extérieur et àl'intérieur du royaume d'Abyssinie.
De plus, les Turcs n'avaient pas dis leur dernier mot. Leur empire était très très grand et ils possédaient aussi l'Egypte et avaient de nombreux alliés au Soudan. C'est de ce côté là qu'ils tentèrent d'attaquer l'Ethiopie. Du coup, les rois d'Abyssinie, qui se faisaient maintenant appeler empeureurs, durent encore une fois faire appel aux portugais qui cette fois vinrent aussi avec des missionaires jésuites (des missionaires sont des personnes qui viennent dans un pays étranger pour essayer d'apporter leur religion. Les Jésuites sont un ordre de moines catholiques).
Les intentions turques furent déjouées, mais les jésuites provoquèrent de nouveaux problèmes.




Tu te rappelles que l’Ethiopie est un pays chrétien mais avec une façon de prier différente de celle des autres Chrétiens. On dit que les Ethiopiens sont Orthodoxes.
Les Jésuites arrivés avec les soldats portugais eux étaient de fervents catholiques. Cet ordre religieux avait été fondé peu de temps auparavant pour lutter contre les idées des Protestants, apparus récemment, et pour apporter la foi catholique partout dans le monde (par exemple les prêtres partis convertir les Amérindiens en Amérique du sud étaient pour la plupart des Jésuites).
Evidemment leur but en Ethiopie était de ramener ce pays chrétien dans le « droit chemin » de l’Eglise catholique. Ils réussirent à faire changer de religion deux empereurs. On ne sait pas si ces empereurs décidèrent de devenir Catholiques pour garder le soutient des Portugais ou s’ils étaient vraiment sincères.
Quelques soit la réponse, les prêtres orthodoxes eux ne furent pas contents du tout. Ils avaient beaucoup de pouvoir dans le pays. D’abord ils représentaient la religion que le peuple suivait depuis plus de 1000 ans et ensuite ils étaient en contact avec les gens bien plus que l’empereur et les Jésuites. Du coup ils n’eurent pas trop de mal a monter la population contre les prêtres catholiques (les Jésuites) et l’empereur. Ainsi, le premier empereur a devenir catholique fut assassiné après un an de règne et le deuxième, qui resta plus longtemps au pouvoir, fut obliger d’abdiquer (abdiquer c’est quand on abandonne le pouvoir pour le donner a quelqu'un d’autre) et de donner le pouvoir a son fils.

Chapitre VII. Grandeur et décadence de la dynastie gondarienne.


Le nouvel empereur s’appelait Fasilidas (1632-1667) et il prit trois décisions très importantes pour l’Ethiopie.
La première fut de chasser les Jésuites du royaume et de rétablir l’ancienne religion éthiopienne comme religion officielle.
La deuxième, qui est liée à la première, fut d’interdire l’empire éthiopien à presque tous les étrangers et surtout aux européens catholiques.
La troisième fut de fonder un capitale fixe : Gondar, une ville un peu au sud des montagnes du Siemen. Tu te rappelles que pendant longtemps les empereurs éthiopiens se déplaçaient constamment et n’avaient pas de capitale fixe. Ainsi, en créant cette capitale, Fasilidas essaya de centraliser son pouvoir et d’organiser l’administration du pays (centraliser, sa veut dire qu’un pouvoir fort venant d’un seul endroit contrôle tout le pays). L’empire fut divisé en province, chacune dirigée par un puissant noble et divisée en districts eux-mêmes dirigés par des petits nobles qui obéissaient au chef de la province.
Comme les empereurs s’installèrent a Gondar et n’en bougèrent plus, on dit que Fasilidas et ses successeurs appartiennent a la dynastie gondarienne.

Les empereurs de cette dynastie furent tous très croyants et très intéressés par les recherches intellectuelles a propos de la religion (on dit la théologie). Ils construisirent de nombreuses bibliothèques dans lesquelles se trouvaient tous les livres écrits par des moines, des prêtres et d’autre intellectuels.




Mais ils s’intéressèrent aussi aux arts profanes (les choses profanes c’est tout ce qui ne concerne pas la religion) comme la poésie, la danse, la musique et le théâtre. Ce fut une époque de grande stimulation intellectuelle

De nombreux bâtiments furent construits à Gondar : églises, bibliothèques, grands halls pour les réceptions, plusieurs empereurs se firent construire leur propre palais pour marquer l’Histoire. Tout cela dans un style mêlant les influences axoumites (style architectural d’Axoum), portugais (sans doute par des connaissances acquises auparavant, car les Portugais n’étaient plus admis dans l’empire) et indiennes (le commerce avec l’Inde était en plein développement), style qui donna naissance à l’architecture gondarienne.









Mais tout n’allait pas pour le mieux dans le meilleur des mondes en Ethiopie, loin de là ! Si la culture se développait à grands pas, le royaume connut vite de graves problèmes politiques. En fait, toute cette activité artistique et intellectuelle était limitée à Gondar, la cité impériale.
Celle-ci vivait et se développait à l’écart du reste de l’Ethiopie.
Pendant ce temps, les Oromos venus du sud continuaient leurs invasions. Même si la plupart du temps les armées impériales les repoussaient, cela créait un climat d’instabilité et de peur peu propice au développement d’un pays.

De plus, comme les empereurs restaient maintenant à Gondar et n’apparaissaient plus que rarement aux yeux de leur population, leur pouvoir semblait lointain et de plus en plus abstrait. Tu te rappelles qu’avant la dynastie gondarienne, les empereurs éthiopiens se déplaçaient de place en place avec leur cour, afin de maintenir leur autorité auprès du peuple et surtout des petits nobles toujours prêts à se rebeller. A cette époque les outils de communications étaient très limités. Pour qu’une nouvelle parvienne cent kilomètres plus loin il fallait au minimum deux trois jours, sans compter le risque d’être perdue en cas d’attaque de brigands par exemple.
Cette absence de moyen de communication faisait qu’il était très difficile de gouverner à distance et sans se déplacer. Le projet d’un gouvernement centraliser était sans doute arrivait trop tôt (tu te rappelles ce que c’est un gouvernement centralisé ? ).

Enfin, le fait de fixer la capitale apporta aussi des problèmes au sein même de celle-ci. Une cour de plus en plus importante s’y installa auprès de l’empereur, vivant dans l’oisiveté et le luxe (l’oisiveté cela veut dire que l’on ne fait pas grand-chose de ses journées, que l’on ne travaille pas et que l’on ne s’occupe que de ses plaisirs).
Cette existence de plaisir fut condamnée par certains prêtres qui décrivirent la cour de Gondar comme décadente (la décadence, c’est quand les valeurs morales se perdent, entraînant la chute d’une société).
Mais surtout, ces hommes et ces femmes occupaient à rien de précis et vivant si proches du pouvoir, se mirent à intriguer et conspirer en petit groupe, cherchant à influencer la politique impériale, voire à placer leur propre empereur sur le trône. Ces groupes que l’on appelle des clans, se constituaient le plus souvent autours d’une même origine géographique : tel clan était composé de la noblesse de telle région et ainsi de suite.

La cour de Gondar devint un nid d’intrigues, de rumeurs et de complots. En 1706, Iyassou Ier (1682-1706), connu comme le plus grand empereur gondarien, fut assassiné. Par la suite, les empereurs qui moururent de mort naturelle furent des exceptions et le meurtre devint l’outil de succession le plus commun. Les empereurs se méfiaient de tout le monde et surtout de leur propre famille (les frères, fils, cousins, etc. de l’empereur étaient les candidats les plus proches du trône en cas de décès de celui-ci). Ainsi quand un empereur accédait au trône, la première chose qu’il faisait était d’enfermer tous les membres de sa famille dans une prison spécialement construite à cet effet au sommet d’une montagne.




Après la mort d’Iyassou Ier, le pouvoir passa peu à peu aux mains de ces différents clans, même si certains empereurs plus fermes que les autres réussirent parfois à restaurer quelque peu leur pouvoir. Ainsi, dès les années 1760-1770, le pouvoir avait définitivement quitté les mains de l’empereur et l’empire, dont l’existence n’était plus qu’un nom, se divisa en de multiples petites régions indépendantes se faisant la guerre les unes aux autres. Encore une fois le pays sombra dans l’anarchie.

Chapitre VIII. Théodoros et le rêve d'une Ethiopie moderne.


Pendant presque cent ans le pays resta dans cet état. En 1855, un petit chef de guerre nommé Khassa réussit à battre un par un les autres seigneurs et à s’imposer comme empereur sous le nom de Théodoros (1855-1868).
Il installa le centre de son pouvoir plus à l’est, à Maqdala où il fit construire une forteresse. C’était un homme ambitieux et il essaya de moderniser son pays surtout au niveau de l’armée et des voies de communication. Mais il avait beaucoup d’ennemis, surtout parmi les prètres et les nobles, et il ne parvint jamais véritablement à accomplir ses projets. Il développa aussi les relations avec les pays européens et en particulier l’Angleterre.
En 1862, il envoya une lettre à sa « sœur » la reine Victoria pour lui demander une aide technique et militaire dans sa lutte contre les Turcs (la reine Victoria était la reine d’Angleterre à cette époque là). Il pensait qu’entre chrétiens une alliance contre l’empire musulman allait de soi.
Mais en Europe, les intérêts politiques et commerciaux avaient depuis longtemps pris plus d’importance que les questions religieuses. Et, pour le moment, la reine Victoria avait plutôt intérêt à rester amie avec les Turcs. Aucune réponse ne parvint donc à Théodoros.
Celui-ci était brillant mais aussi très orgueilleux. Il fut affreusement vexé du silence de l’Angleterre. Très en colère, il prit en otage (fit prisonnier) les quelques citoyens anglais qui se trouvaient en Ethiopie, espérant ainsi attirer l’attention de la reine. Il réussit si bien que l’Angleterre envoya une armée de 32000 hommes, non pour l’aider a lutter contre les musulmans mais pour faire la guerre à l’Ethiopie.
Rapidement les troupes anglaises gagnèrent des batailles et assiégèrent Maqdala. Se sachant perdu, Théodoros préféra se suicider que de se rendre.

Chapitre IX. Les derniers empereurs et l'entrée de l'Ethiopie dans l'ére moderne.






Suite à la mort de Théodoros, le seigneur de la région du Tigrée réussit a son tour à s’imposer comme empereur sous le nom de Yohannes IV (1872-1889). Officiellement, il était descendant de la dynastie Salomonide et il fut sans doute aidé par les Anglais qu’il avait discrètement soutenu dans leur guerre contre Théodoros. Son pouvoir ne s’étendait en fait que sur la vieille Abyssinie et s’arrêtait aux frontières du Choa, la région de l’actuelle Addis Abeba.
Cette région était dirigée par le roi Ménélik II, un cousin de Yohannes IV et lui aussi membre de la famille salamonide, qui allait ensuite devenir empereur.Yohannes fut un empereur très religieux dont les principales actions furent de lutter contre les musulmans à l'intérieur et l'extérieur de son empire. Il mourut d'ailleurs en luttant contre des musulmans soudanais qui avaient pillé Gondar plusieurs fois.

En 1889, Ménélik II devint empereur à son tour. Son règne fut marqué par une forte modernisation du pays : construction d'une ligne de chemin de fer, de ponts et de routes, première installation de l'eau courante et de l'électricité (dans le palais seulement), premières banques et écoles, modernisation de l'armée, etc.La deuxième grande oeuvre de Ménélik fut la conquête militaire de tout le sud et l'est de l'Ethiopie actuelle. C'est lui qui donna au pays ses frontières modernes.

Enfin, le règne de Ménélik II fut marqué par deux événements d'importance :

Fondation d'Addis Abeba, en 1889, qui devint aussitôt la capitale impériale.

Victoire d'Adwa le 2 mars 1896. Les troupes éthiopiennes défont l'armée italienne qui essayait d'envahir l'Ethiopie à partir de l'Erythrée. Cette bataille est très importante car se fut la première grande victoire d'une armée africaine sur une armée européenne. Cette victoire mit l'Ethiopie à l'abris des volontés colonialistes de l'Europe pour presque 50 ans.

L' empereur Ménélik II mourut en 1913. Avec lui l'Ethiopie est rentrée dans l'ére moderne. En 1930, l'empereur Hailé Séllassié monte sur le trône après avoir gouverner l'Ethiopie en tant que régent (un régent c'est quelqu'un qui dirige le pays à la place d'un roi ou d'un empereur car on estime que celui ci est incapable d'assumer sa fonction. Souivent c'est que le roi ou l'empereur est un enfant, mais dans le cas présent, c'est que l'empereur était une impératrice et à cette époque une femme ne pouvait pas excercer le pouvoir en Ethiopie).



Hailé Séllassié continua de moderniser son pays mais surtout au profit des nobles et familles riches. Il commit aussi de nombreuses erreurs dans sa politique avec les régions éthiopiennes qui bordent le pays et qui réclamaient leur indépendance. Surtout l'Erythrée. En 1973-1974 un groupe de militaires prend le pouvoir et Hailé Sellasié est obligé de se retirer.

Chapitre X. La dictature communiste.

Les militaires mettent un nouveau régime en place et décident de suivre la politique communiste de l'URSS. Les choses ne s'arrangent pas vraiment par rapport à l'Empire. Les mesures prises sont innéficaces, voire catastrophiques en ce qui concerne l'économie. Les gens sont privés du peu de libertée qu'ils avaient. Personne n'a le droit de dire ou d'écrire ce qu'il pense et les gens qui s'opposent au président Mengistu sont emprisonnés ou exécutés : c'est une dictature terrible.

Dans les années 1984-1985, de terribles famines touchent le pays. Le monde entier a pitié de l'Ethiopie et de partout on envoie de l'aide. Plus tard, on apprendra que cette famine a été entretenue par le gouvernement pour affamer les zones rebelles.

Chapitre XI. L'Ethiopie des 20 dernières années.

En 1989, l'URSS se libéralise et abandonne peu à peu son régime communiste. Les Russes stoppent ainsi leurs soutiens à Mengistu qui est obligé de quitter le pays. Depuis le pays est dirigé par un gouvernement dit démocratique mais qui n'a pas changé depuis 16 ans et dont les opposants sont pour la plupart en prison.

L'Ethiopie a encore beaucoup de problèmes, à l'intérieur ou la plupart des gens osnt très pauvres et à l'extérieur ou les relations avec les autres pays sont très tendues, la Somalie et l'Erythrée notamment.