Marrakech, 20 juillet 2007
Le Babuvati vaque à ses dernières occupations africaines, à savoir déambuler dans les ruelles de la Médina et du quartier juif, se faire inviter à boire un thé par un viel homme qui nous offrira ensuite quelques figues de barabarie, sur le vif. Le vieillard, ancien ouvrier des haut-fourneaux de Longwi (Moselle), nous touche, nous l'invitons à une promenade dans un parc (payant) afin de discuter, mais celui-ci disparait après avoir acheté sa cigarette.
Belle dernière rencontre africaine, tout au long du voyage, elle aura souvent été généreuse, mais perpétuellement insaisissable ! (mais peut être que le vieux n'avait pas envie de se ballader avec le gazou et la gazelle, comme y disent !)
C'est donc le dernier post écrit depuis le continent noir. A vrai dire, ce continent noir, il nous semble l'avoir quitté il y a déjà une bonne semaine, de l'autre côté du fleuve Sénégal en fait. Là, à la frontière Mauritano-sénégalaise, c'est un autre monde qui commence. Les dunes apparaissent immédiatement, les visages se font plus clairs, voire blanchatres pour les femmes chez qui la paleur est un attribut de beauté. Et que dire du Maroc, après ces 12 mois en Afrique Subsaharienne, nous nous sentons comme chez nous, la culture méditerranéenne est belle et bien une réalité !
Evidement, pour le Babuvati ce voyage a été une expérience extraordinaire. Bati arrive presque à négocier des prix corrects et Vabu a appris à se tenir droite (elle avait des exemples à suivre à chaque coin de rue !)
Et, malgré ses jérémiades constantes, son mal du pays récurent, Bati a senti son coeur se serrer, lors de cette dernière nuit mauritanienne, dans cette case de passage accueillant les routiers du Sahara Occidental (humhum, ça peut prêter à confusion cette phrase. Je précise (Bati parle) tout de suite que ce n'est pas les routiers qui m'ont serré le coeur mais bien les souvenirs de ces 12 mois de voyage) !
Il nous aura fallu au moins dix mois pour avoir une idée de comment comprendre l'Afrique et ses peuples, autant dire que nous n'avons pas compris grand chose si ce n'est que pour comprendre une forme de pensée c'est de réussir à laisser la sienne de coté, ne serait ce qu'un instant.
L'autre leçon de ce voyage, qui peut paraître évidente dite comme cela, c'est que la meilleure façon de savoir comment les choses se passent quelque part, c'est d'aller voir par soi-même. Le gouffre entre toutes les images d'épinales que l'Afrique véhicule et la réalité est immense, et j'espére que nous avons pu vous en donner un petit aperçu à travers ce site. Mais encore une fois, et pour citer Marie-Pierrette de la Réunion : "J'ai été faire un tour sur votre blog, c'est super, mais bon je préfere quand même aller voir par moi-même !".
Ce voyage se termine donc, mais cette conclusion n'en est qu'une demie car d'autres textes inédits sont prévus, ainsi que des photos et tout et tout.
Pour boucler cette demi-conclusion donc, une dernière rencontre avec Rafaël que nous avons croisé à Saint Louis du Sénégal. Ce séjour au Sénégal était pour lui le quatrième, il y a de nombreux amis et discutant de notre voyage et de ses propres expériences, il nous a dit que pour lui, la seule possibilité de découvrir la partie immergée de l'iceberg des cultures était de revenir et revenir, de fonder de véritables amitiés.
Pour lui, le moyen le plus efficace de se connaître entre culture différente est de multiplier les occasions de contacts. Cet espagnol énergique et bricoleur des îles Canaries, se sentant concerné par les "pirogues de l'espoir" qui s'échouent chez lui quotidiennement, est très investi et crée des moyens de communication simples et efficaces pour mettre en relation les Africains et les Européens, directement les uns aux autres et s'en passer par les médias ou les politiques.
D'un point de vue global, il estime que la meilleure façon de faire évoluer le monde, pour commencer du moins, est de faire communiquer les différents peuples entre-eux et, encore une fois, sans intermédiaires. Nous l'avons vu à l'oeuvre avec un groupe de hip hop sénégalais et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il déborde d'énergie, positive de surcroit ! Sa vision de l'entraide entre les peuples est celle d'un échange permanent où chaque partie apprend ou gagne quelque chose, sans phénomène d'assistanat !
Demain, dans à peine 12 heures, notre avion quittera le tarmac de Marrakech et le Babuvati s'apprêtera à retrouver l'Europe qu'il a quitté il y a plus de deux ans ! Que nous reserve-t-elle, cette bonne vieille Europe ? Le Babuvati a fini de battre son carré !
3 commentaires:
see you very very soon
;-)
Père Ari!
Bonjour,
tres jolie conclusion a votre carre!
Quant a moi je suis au Malawi. J'ai eu du mal a quitter l'Ethiopie et Sara. J ai fini par travailler a Addis.
Malawi et pour la suite, peut etre ethiopie...
Ps: comment on fait pour echanger les mails.
Bon retour au pays!!
Salut Arnaud, c'est vrai qu'on va être obligé de se filer nos mail en public !!!!
allez je prend le risque :
baretimothee@gmail.com
voila voila
sinon j'espere que ca se passe bien au Malawi, on t'as un peu suivi sur la ballade de toi. Je vais aussi y laisser un commentaire
ciao et bonne route !
Tim
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