AMBOSITRA
Notre première étape fut Ambositra (prononcer Ambou'chstr', d'où quelques problèmes de compréhension avec les chauffeurs de taxi-brousse). Cette petite bourgade des hautes terres, aux airs toscano-vertacomicoriens (vertacomicorien = adj se rattachant au Vercors), territoire Betsiléo, est une bonne base pour découvrir le pays Zafimaniry. Mais elle nous a aussi séduit par son air frais, sec et ensoleillé (comme une belle journée d'hiver grenobloise ! ).
La ville est construite sur des collines surplombant de larges rizières en terrasses.
Les maisons sont pour la plupart baties en briques d'argile rouges et cuites. Elles sont très étroites et construites en hauteur. La cause de cette architecture est l'innexistence de troncs assez longs pour permettre de grandes charpentes.
Ambiance calme et sereine tel cet enfant faisant voler son cerf-volant au mileu des rizières (remarquez le lyrisme de Bati). En centre ville nous retrouvons l'ambiance malagasy, gare de taxi-brousse encombrée de pousse-pousses, stands improvisés de beignets et brochettes, rues bondées remplies d'étals divers et variés.
La région d'Ambositra est connue pour son artisanat du bois et les hameaux aux alentours foisonnent d'ateliers de sculpteurs, travaillant le bois de rose et le palissandre. leur production est revendue à des prix doubles ou triples dans les nombreux magasins de souvenirs de la ville.Mais il est plus intéressant au point vue humain (et soyons honnêtes au niveau économique) d'aller directement à la rencontre des artisants. Cette visite reste cependant, elle aussi, un business bien organisé !
L'origine de cet art du bois vient des pays Zafimaniry, qui se trouvent à quelques dizaines de km au sud-est d'Ambositra. Ce peuple serait des Betsiléos qui auraient trouvé refuge dans les montagnes (pour une raison qui nous est inconnue). Zafimaniry signifie "les petits-fils qui désirent", désir d'apprendre le travail du bois enseigné par leurs pères.
En cie de Landry, notre guide Zafimaniry lui-même, nous avons passé trois jours dans cette région qui nous a touchés :
Les Pays Zafimaniry.
Contenplation
Contenplation
Jeudi 17 août, 13 h.
Nous embarquons dans le taxi-brousse qui doit nous ramener à Ambositra. Le coeur est dèja lourd d'avoir quitté le village de Sakarivo où nous venons de passer deux jours. A peine partis, les hommes et les femmes, assis derrière nous dans le baché, entonnent des chants puissants et mélodieux. Nous savons qu'hier un instituteur est mort dans un des villages. Landry nous en avait vaguement parlé, sans que l'on sache vraiment à quel point il en était affecté. Le chauffeur nous explique que ce sont des chants mortuaires (chair de poule), notre coeur se serre, il avait trente cinq ans. Les choses deviennent vraiment pénibles quand, à force de croiser des hommes et des femmes au visage grave qui se découvrent au passage du taxi-brousse, nous comprenons que le corps est là juste au-dessus de notre tête. La dignité et la gravité des regards que nous croisons nous boulversent. Nous sommes vraiment mal et le sentiment que nous ne sommes absolument pas à notre place dans ce convoi funéraire grandit à chaque personne croisée. Pour cacher son émotion, Bati détourne le regard vers les paysages de rizières et de plaines jaunies par le soleil. Cet instant résume tout ce que nous venons de vivre : un pays digne et intense, à la pauvreté âpre et dure, où la beauté des paysages est vite oubliée face à la vie quotidienne de ses habitants.
Les pays Zafimaniry regroupent une soixantaine de villages, chacun comptant entre 3 et 12 familles. Seul Antoetra est accessible par la route, seul Antoetra possède un dispensaire.
.
Les autres villages s'atteignent uniquement à pied, à 1 ou 2 heures pour le plus proche et jusqu'à 15 jours (au rythme Vazaha) pour les plus éloignés.
Le paysage ossille entre grandes étendues d'herbes jaunies par le soleil, recouvrant de vastes espaces vallonés dénudés par l'homme, grillés par le soleil et de profondes et larges vallées emplies de rizières aux alentours des villages, ou de forêts innextricables au milieu desquelles coulent des rivières larges et peu profondes. Les flancs des collines, le plus souvent cultivés, abritent des champs aux pentes effrayantes où poussent patates douces, haricots et maïs, ce même maïs qui séche, pendu aux plafonds des maisons enfumées.
Ces trois denrées sont la base de l'alimentation, le climat étant trop froid pour permettre d'importantes productions de riz. Ainsi la culture qui demande le plus de travail - il suffit d'observer le terrassement et le nombre de canaux d'irrigation pour s'en rendre compte - ne leur permet que de produire une denrée qui, pour certain est un luxe, et pour d'autre ne constitue qu'un complément.
Malgré cette pauvreté, les Zafimaniry savent recevoir. Nos souvenirs les plus marquants resterons ceux de ces palabres entrecoupées de silence devant le café offert à la moindre occasion, ou plus rare, plat de chef, une assiette de riz accompagnée de brède, les yeux chialant à n'en plus finir, irrités par cette fumée que l'on ne peut s'empêcher de maudire intérieurement et à laquelle les Zafimaniry semblent indifférents.
A chaque visite de village nous avons en effet procédé à la présentation rituelle au chef de village qui se terminait immanquablement devant une tasse de café ou une assiette fumante. La notion de chef de village est d'une grande importance. Il est élu (à vie) par ses pairs selon sa sagesse et son expérience. C'est lui, accompagné des anciens du village, qui gére les affaires de justice au sein de la petite communauté ainsi que l'argent de la "caisse de solidarité" du village. Celle-ci permet par exemple d'acheter du riz pour les familles sans ressources, des médicaments ou encore de permettre à tous les enfants d'aller à l'école.
Leurs maisons sont entièrement constuites en bois, de palissandre pour les plus riches, en bois de natte pour les autres.
La pure maison zafimaniry ne comporte donc aucune pièce en métal et tous les élements sont solidaires les uns aux autres par un système d'encoche et d'emboitement. Les portes et les volets sont décorés de divers motifs abstraits.
Comme déjà signalé plus haut, les Zafimaniry sont donc des sculpteurs et des menuisiers réputés dans tout Madagascar. De nombreux jeunes hommes, attirés par les lumière de la ville et de la vie moderne, abandonnent femmes et enfants pour aller travailler à Majunga, Tamatave ou encore Tuléar. Cette situation est dramatique car si aucun Zafimaniry n'est véritablement riche, ces femmes abandonnées et leurs enfants connaissent une vraie misère. Je revois encore le petit Zafimalala, dont le père était parti depuis 5 ans, serrant ses petits bras autours de son ventre trop gonflé pour se protéger du froid. Petit Zafimalala que l'on croyait grognon car toujours les bras croisés et l'air peu satisfait, tout timide mais assez curieux de voir les Vazahas, il n'avait tout simplement pas de pull pour se réchauffer (pour ceux qui connaissent, l'hiver austral dans les hauts plateaux est vraiment froid).
La vie dans les villages a beau être dure, la plupart des enfants n'en sont pas moins resplendissants. Le village où nous logeons est construit en terrasses souvent séparées par une dizaine de mètres et reliées par des sentiers abruptes. Ceci n'empeche pas les enfants de courir partout, se chamaillant et se bousculant à quelques pas du vide, et ce dès le plus jeune âge. C'est une des choses les plus étonnantes pour un européen asseptisé, cette dextérité précoce souvent doublée d'un éveil intellectuel bien plus poussé que chez nos marmailles surprotégés.
Les enfrants sont très tôt ammenés à s'occuper de leurs petits frères et soeurs ou attelés aux taches quotidiennes, comme aller chercher du bois ou de l'eau. Quand le jour du départ nous chercherons le petit Zafimalala (qui vous l'avait compris nous a beaucoup touché) pour lui dire au revoir, il faudra aller le chercher à une bonne dizaine de minutes du village, ce petit bout d'homme de cinq ans était parti chercher du bois.
Les Zafimaniry ont beaucoup de respect pour leurs ancêtres, à chaque moment de leur vie, ils font couler en offrande un verre de rhum avec quelques paroles pour les aieux, par exemple sur les fondations de leurs maisons. Ils pratiquent le retournement des morts, le changement de linceul étant un terme plus approprié!! Tous les 5 ans ou plus souvent pour contenter les ancetres si la recolte de riz est mauvaise par exemple! Et ce n'est pas seulement ses proches parents, c'est une bonne vingtaine de corps ou squelettes (qui reposent dans la grotte-caveau familiale) dont il faut changer le linceul, du boulot quoi! que l'on n'aurait pas idée de faire en europe! C'est une vraie fête avec musique, nourriture et boisson a gogo pour tous les invités c'est a dire tout le village. A cette occasion on tue le ou les zebus, signe de richesse. Cette fête côute très chère, la famille peut s'endetter lourdement. On nous a même expliqué que parfois la famille n'a pas assez d'argent pour payer l'hospitalisation de son malade préférant garder des moyens pour payer les zébus pour l'enterrement ! (cette remarque s'applique à tous les Betsiléos, pas uniquement les Zafimaniry).
OUF ! C'était un peu long hein ? Désolé mais Bati a lu "l'usage du monde" de Nicolas Bouvier y'a pas longtemps et il a cru bon tenter de l'imiter. Bon c'est pas encore ça !
A notre retour des pays Zafimaniry, tranquilles en train de boire un coup avec Landry, nous avons de façon fort indiscréte, entendue nos voisins se renseigner au téléphone pour le parc de l'Andringitra (à votre avis ça se prononce comment ça ? ). C'est par ce manque de savoir vivre caractérisé que nous avons rencontré Pierre et Tanya avec qui nous avons ensuite fait un bon bout de route.
L'ANDRINGITRA
Ce parc national se trouve à une quarantaine de km de la ville d'Ambalavao. Ce gros bourg Betsiléo est connu pour son marché aux Zébus, son papier antaimoro (un truc assez kitsh) et... pour ses vignes. Et oui ! il y a des vignobles à Mada. Bon, pour tout vous dire c'est pas encore ça, mais c'est tout de même meilleur que la piquette, disons que ça vaut un vin de table bof de chez nous. Mais au moins l'un des producteurs vient d'envoyer ses enfants étudier l'oenologie en France, donc sans doute des progrès à venir.
Pour nous Ambalavao est surtout une base pour organiser la découverte du parc et de la vallée du Tsaranoro. Nous y avons retrouvé Pierre et Tanya (nous sommes alors le samedi 19 août) et ils ont dégoté un guide-organisateur qui semble correct. Nous rencontrons Antoine et Elsa, un autre couple, qui sont déjà branchés avec Jean-Baptiste, le guide, et après une présentation béton de ce-dernier et d'âpres négociations que Pierre et Antoine mènent de main de maître nous tombons d'accord pour partir le lendemain tous les 6.
Jean-Baptiste est super pro et tout est formidablement organisé, du transport jusqu'au parc au menu de chaque repas, apéros et tisanes regaillardantes compris ! En tout nous passerons trois jours et trois nuits dans le parc. Super !!! Les paysages sont magnifiques et incroyablement variés. L'assencion du Pic Bobby, le sommet accessible le plus haut de Madagascar (2658 m), nous offre un superbe panorama sur toute la région.
Le parc est composé essentiellement de massifs granitiques bien verticaux et le pauvre Bati a les orteils qui le démangent ! La descente sur la vallée du Tsaranoro est un enchantement et l'arrivée au deuxième bivouac, à travers une forêt de petit palmier débouchant sur une vaste prairie baignée par une large rivière donne l'impression de débarquer au jardin d'Eden. Avec Antoine, on s'imagine bientôt les nymphes et les driades courant nues dans la vallée, mais bon, ça ça reste quand même du domaine du rêve ! enfin la réalité est déjà vraiment pas mal du tout ! Les soirées au coin du feu à déguster les petits plats concocté par JB et sa bande (il est accompagné de plusieurs porteurs et de Jean-Marie, un guide de l'ANGAP) et à chanter avec ces mêmes gaillards restent aussi de supers souvenirs ! Même si pour certains la fumée des foyers ne fut pas de tout repos (n'est ce pas Antoine) !
Jean-Marie, notre guide de l'angap, est lui aussi un personnage : presque la soixantaine et l'air serein, il a des airs à Bubu (Pierro Buré, le papa de Vabu), gambade comme un cabri, chante comme un Crooner et est un des conseillers du village : c'est vrai qu'il a l'air d'un sage.
Par on ne sait quel mystère, il est tombé sous le charme de Pierre qui reçoit vite le surnom de Commandant ! (ainsi, les trois hommes du groupe on leur surnom : Pierre est le commandant, Antoine le bureaucrate et moi-même le grimpeur... y paraît que j'en ai les cheveux ou plutôt la touffe! et la tronche)
Le treck se fini en rejoignant le camp Catta, paradis des grimpeurs et spot visité par de grosses pointures comme Lynn Hill (avec une voie ouverte à son actif : "Bravo les filles", 600m et 8b max ! avis aux amateurs) ! La paroie qui surplombe la vallée atteint 800 m et offre des itinéraires de dingues ! le pauvre Bati était encore tout fou, surtout qu'à un moment il a failli chausser les chaussons avec JB, mais la fatigue et la météo ont mis un terme à ses espoirs.
Le camp en lui-même, monté à l'origine par un grimpeur, est devenu une usine à tourisme de luxe, avec des prix assez hallucinant et une pseudo éthique de façade, genre on vous balance un petit panneaux en expliquant aux touristes la situation sociale de Mada (salaires minimum et moyen très bas, pourboires partagés équitablement et tout le blabla...) : JB nous expliquera ensuite que plus de la moitié du personnel est employé au black et en conséquence touche à peine les 2/3 du smic malgache (smic = 240000 fmg = 20 euros).
ISALO
Alors là, ça va peut être en étonner certains, mais le Parc national de l'Isalo (prononcer Ichal, à oui et à ce propos on ne vous a pas donné la réponse pour la prononciation de l'Indringitra, alors ca se dit : in'drin'j en prononçant le "in" à l'anglaise, sympa le malagasy, hein ?) ne nous a pas laissé un souvenir très enthousiaste, et la ville de Rahonira qui en est le point de départ, encore moins.
Canyon des Makis (parc de l'isalo)
Ville champignon déplacée pour cause de développement touristique (le village historique se trouve à une quinzaine de km au nord-ouest), le centre se résume à une rue bordée de boutiques d'alimentation et d'hôtels. Les gars du bureau de l'ANGAP (organisme gouvernemental gérant les parcs nationaux qui peut être comparé à notre ONF) nous ayant poliment (sourire ironique) mis dehors sans même terminer la discussion engagée et en nous proposant d'aller demander à nos copains les autres vazaha les infos car à 16 heure, c'est l'heure syndicale de fermeture, nous nous rabattons chez Momotreck, qui apparement, devant l'innefficacité de l'angap a récupéré l'organisation des guides. Ceux-ci sont maintenant pour la plupart indépendants et non-affiliés à l'ANGAP, ce qui est théoriquement interdit par la loi. Logiquement, tout guide accompagnant des touristes dans un parc national doit en effet être agrée par l'ANGAP et avoir suivi une formation. Ici, le business ayant supplanté tout autre mission de l'angap, ce n'est pas le cas. Les guides ne sont donc pas forcément agrées et d'ailleurs, le fait qu'ils le soient ne garanti pas qu'ils soient motivés et compétents pour autant (ainsi dans le livre "d'or" on trouve un message signalant un guide agrée incompétent et alcoolo !) : Bref, c'est l'anarchie, et on voit ici les limites de l'ANGAP qui se trouve débordé dès que le flux de toursites est trop important.
Car en effet, pour ceux qui ne le savent pas (sans doute la plupart des non-réunionais), le parc de l'Isalo est le plus connu et réputé de Mada. Quasi tous les touristes s'y arrêtent (et comme vous le voyez, après s'être tatés, on a fait comme tout le monde) et on peut presque dire que les guides ont ici perdu le sens des réalités. d'une, ils ne semble vraiment pas motivés, les vieux guides preferent s'occuper des circuits en voitures (et oui, c'est un parc national mais on peut y circuler en caisse, ce qui est une exeption à mada, mais bon tourisme oblige...) laissant le soin de marcher aux jeunes.
Le notre, Jacky, marche mais comme il fume une clope à chaque pause (nombreuses), et bien forcément il a du mal à suivre Tanya et Pierre qui bombardent dans la montée. Plus tard, quand Pierre lui demande s'il aime son métier, il lui répond que mouais, mais bon il a vite envie de prendre la place de Momo (qui ne marche plus, a des bungalows, et gére tranquille les guides tout en fumant de gros pet') : En gros il veut être calife a la place du calife ! Et il est pas trop mal parti car il semble être un des boss du village et pas mal de gens lui obéissent presque au doigt et à l'oeil : Momo, gare à tes fesses !!!
A cette réponse on lui rappelle quand même qu'il gagne entre une et deux fois le smic malgache mensuel en une journée de travail, ce a quoi il rétorque, que oui, il gagne beaucoup, mais il dépense beaucoup aussi ! enfin, bon, malgré tout ça le personnage n'est pas antipathique, mais c'est sûr que comparé à la gentillesse de Jean-Baptiste et Jean-Marie (nos guides de l'Indringitra), la comparaison est sans appel !
Donc, pour résumer : le parc de l'Isalo est très très cher, tout de même très peuplé (même si ça reste relatif, car à Mada ce n'est jamais la côte d'azur non plus) et les guides moyennement agréables. Forcément tout ça est la rançon de quelques choses et c'est vrai que les paysages y sont très beaux, mais du fait de tout le reste on a eu du mal a en profiter pleinement (la preuve c'est qu'à l'instant je cherchais comment décrire la beauté du paysage et j'en ai vraiment pas la motiv').
Pachypodium
Heureusement, Chez Alice, notre hôtesse à Rahonira, semblant tout droit sortir d'un film de tarantino avec son porte-cigarette à la main et ses airs de baronne de black-mafia, l'ambiance est bien sympa et nous nous régalons de roti de porc au miel.gingembre, de salade au saint marcelin chaud et de gratin d'aubergine, tout ça après les maintenant traditionnelles parties de rami partagées avec Tanya, Pierre, Elsa et Antoine.
On y rencontre aussi un jeune ingénieur agronome français, en stage à Antsirabe dans une exploitation porcine gérée par des moines italiens. Apparement l'industrie porcine est en plein essor à Mada et c'est ici une viande luxe. Les moines semblent uniquement intéressés par les bénéfices dégagés et il n'y a apparement pas de retour auprès des populations locales, l'essentiel des sous gagnés étant réinvesti dans l'exploitation ou renvoyé à la congrégation en Europe... Hum Hum.
C'est donc sans trop de tristesse que nous quittons Rahonira pour Tuléar et après 3 heures de Taxi-brousse nous mettons ainsi un terme à la descente de la RN7.
Le Babuvati est maintenant à la frontière du grand sud et s'apprete à partir l'explorer par tous les moyens mis à sa disposition.... même les plus incongrus !
Nous embarquons dans le taxi-brousse qui doit nous ramener à Ambositra. Le coeur est dèja lourd d'avoir quitté le village de Sakarivo où nous venons de passer deux jours. A peine partis, les hommes et les femmes, assis derrière nous dans le baché, entonnent des chants puissants et mélodieux. Nous savons qu'hier un instituteur est mort dans un des villages. Landry nous en avait vaguement parlé, sans que l'on sache vraiment à quel point il en était affecté. Le chauffeur nous explique que ce sont des chants mortuaires (chair de poule), notre coeur se serre, il avait trente cinq ans. Les choses deviennent vraiment pénibles quand, à force de croiser des hommes et des femmes au visage grave qui se découvrent au passage du taxi-brousse, nous comprenons que le corps est là juste au-dessus de notre tête. La dignité et la gravité des regards que nous croisons nous boulversent. Nous sommes vraiment mal et le sentiment que nous ne sommes absolument pas à notre place dans ce convoi funéraire grandit à chaque personne croisée. Pour cacher son émotion, Bati détourne le regard vers les paysages de rizières et de plaines jaunies par le soleil. Cet instant résume tout ce que nous venons de vivre : un pays digne et intense, à la pauvreté âpre et dure, où la beauté des paysages est vite oubliée face à la vie quotidienne de ses habitants.
Patrick, le frère de Landry, porteur de la poule vivante pour le repas du soir
Les pays Zafimaniry regroupent une soixantaine de villages, chacun comptant entre 3 et 12 familles. Seul Antoetra est accessible par la route, seul Antoetra possède un dispensaire.
enfants au pied d'un grenier à Antoetra
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Les autres villages s'atteignent uniquement à pied, à 1 ou 2 heures pour le plus proche et jusqu'à 15 jours (au rythme Vazaha) pour les plus éloignés.
La vallée de Sakarivo
Le village de Sakarivo
Le paysage ossille entre grandes étendues d'herbes jaunies par le soleil, recouvrant de vastes espaces vallonés dénudés par l'homme, grillés par le soleil et de profondes et larges vallées emplies de rizières aux alentours des villages, ou de forêts innextricables au milieu desquelles coulent des rivières larges et peu profondes. Les flancs des collines, le plus souvent cultivés, abritent des champs aux pentes effrayantes où poussent patates douces, haricots et maïs, ce même maïs qui séche, pendu aux plafonds des maisons enfumées.
Ces trois denrées sont la base de l'alimentation, le climat étant trop froid pour permettre d'importantes productions de riz. Ainsi la culture qui demande le plus de travail - il suffit d'observer le terrassement et le nombre de canaux d'irrigation pour s'en rendre compte - ne leur permet que de produire une denrée qui, pour certain est un luxe, et pour d'autre ne constitue qu'un complément.
Rizières à Sakarivo
Malgré cette pauvreté, les Zafimaniry savent recevoir. Nos souvenirs les plus marquants resterons ceux de ces palabres entrecoupées de silence devant le café offert à la moindre occasion, ou plus rare, plat de chef, une assiette de riz accompagnée de brède, les yeux chialant à n'en plus finir, irrités par cette fumée que l'on ne peut s'empêcher de maudire intérieurement et à laquelle les Zafimaniry semblent indifférents.
Cuisine avec le foyer enfumé
A chaque visite de village nous avons en effet procédé à la présentation rituelle au chef de village qui se terminait immanquablement devant une tasse de café ou une assiette fumante. La notion de chef de village est d'une grande importance. Il est élu (à vie) par ses pairs selon sa sagesse et son expérience. C'est lui, accompagné des anciens du village, qui gére les affaires de justice au sein de la petite communauté ainsi que l'argent de la "caisse de solidarité" du village. Celle-ci permet par exemple d'acheter du riz pour les familles sans ressources, des médicaments ou encore de permettre à tous les enfants d'aller à l'école.
Le chef du village Emmanuel et son épouse
Leurs maisons sont entièrement constuites en bois, de palissandre pour les plus riches, en bois de natte pour les autres.
La pure maison zafimaniry ne comporte donc aucune pièce en métal et tous les élements sont solidaires les uns aux autres par un système d'encoche et d'emboitement. Les portes et les volets sont décorés de divers motifs abstraits.
Construction d'une nouvelle maison (remarquez la bouteille de rhum pour contenter les ancêtres afin qu'ils bénissent la nouvelle demeure)
Comme déjà signalé plus haut, les Zafimaniry sont donc des sculpteurs et des menuisiers réputés dans tout Madagascar. De nombreux jeunes hommes, attirés par les lumière de la ville et de la vie moderne, abandonnent femmes et enfants pour aller travailler à Majunga, Tamatave ou encore Tuléar. Cette situation est dramatique car si aucun Zafimaniry n'est véritablement riche, ces femmes abandonnées et leurs enfants connaissent une vraie misère. Je revois encore le petit Zafimalala, dont le père était parti depuis 5 ans, serrant ses petits bras autours de son ventre trop gonflé pour se protéger du froid. Petit Zafimalala que l'on croyait grognon car toujours les bras croisés et l'air peu satisfait, tout timide mais assez curieux de voir les Vazahas, il n'avait tout simplement pas de pull pour se réchauffer (pour ceux qui connaissent, l'hiver austral dans les hauts plateaux est vraiment froid).
La vie dans les villages a beau être dure, la plupart des enfants n'en sont pas moins resplendissants. Le village où nous logeons est construit en terrasses souvent séparées par une dizaine de mètres et reliées par des sentiers abruptes. Ceci n'empeche pas les enfants de courir partout, se chamaillant et se bousculant à quelques pas du vide, et ce dès le plus jeune âge. C'est une des choses les plus étonnantes pour un européen asseptisé, cette dextérité précoce souvent doublée d'un éveil intellectuel bien plus poussé que chez nos marmailles surprotégés.
Les enfrants sont très tôt ammenés à s'occuper de leurs petits frères et soeurs ou attelés aux taches quotidiennes, comme aller chercher du bois ou de l'eau. Quand le jour du départ nous chercherons le petit Zafimalala (qui vous l'avait compris nous a beaucoup touché) pour lui dire au revoir, il faudra aller le chercher à une bonne dizaine de minutes du village, ce petit bout d'homme de cinq ans était parti chercher du bois.
Les Zafimaniry ont beaucoup de respect pour leurs ancêtres, à chaque moment de leur vie, ils font couler en offrande un verre de rhum avec quelques paroles pour les aieux, par exemple sur les fondations de leurs maisons. Ils pratiquent le retournement des morts, le changement de linceul étant un terme plus approprié!! Tous les 5 ans ou plus souvent pour contenter les ancetres si la recolte de riz est mauvaise par exemple! Et ce n'est pas seulement ses proches parents, c'est une bonne vingtaine de corps ou squelettes (qui reposent dans la grotte-caveau familiale) dont il faut changer le linceul, du boulot quoi! que l'on n'aurait pas idée de faire en europe! C'est une vraie fête avec musique, nourriture et boisson a gogo pour tous les invités c'est a dire tout le village. A cette occasion on tue le ou les zebus, signe de richesse. Cette fête côute très chère, la famille peut s'endetter lourdement. On nous a même expliqué que parfois la famille n'a pas assez d'argent pour payer l'hospitalisation de son malade préférant garder des moyens pour payer les zébus pour l'enterrement ! (cette remarque s'applique à tous les Betsiléos, pas uniquement les Zafimaniry).
Malgré leur culte des ancêtres les betsiléos et les zafimaniry sont de fervents catholiques
Offrande à la cascade sacrée
OUF ! C'était un peu long hein ? Désolé mais Bati a lu "l'usage du monde" de Nicolas Bouvier y'a pas longtemps et il a cru bon tenter de l'imiter. Bon c'est pas encore ça !
A notre retour des pays Zafimaniry, tranquilles en train de boire un coup avec Landry, nous avons de façon fort indiscréte, entendue nos voisins se renseigner au téléphone pour le parc de l'Andringitra (à votre avis ça se prononce comment ça ? ). C'est par ce manque de savoir vivre caractérisé que nous avons rencontré Pierre et Tanya avec qui nous avons ensuite fait un bon bout de route.
L'ANDRINGITRA
Ce parc national se trouve à une quarantaine de km de la ville d'Ambalavao. Ce gros bourg Betsiléo est connu pour son marché aux Zébus, son papier antaimoro (un truc assez kitsh) et... pour ses vignes. Et oui ! il y a des vignobles à Mada. Bon, pour tout vous dire c'est pas encore ça, mais c'est tout de même meilleur que la piquette, disons que ça vaut un vin de table bof de chez nous. Mais au moins l'un des producteurs vient d'envoyer ses enfants étudier l'oenologie en France, donc sans doute des progrès à venir.
Pour nous Ambalavao est surtout une base pour organiser la découverte du parc et de la vallée du Tsaranoro. Nous y avons retrouvé Pierre et Tanya (nous sommes alors le samedi 19 août) et ils ont dégoté un guide-organisateur qui semble correct. Nous rencontrons Antoine et Elsa, un autre couple, qui sont déjà branchés avec Jean-Baptiste, le guide, et après une présentation béton de ce-dernier et d'âpres négociations que Pierre et Antoine mènent de main de maître nous tombons d'accord pour partir le lendemain tous les 6.
Jean-Baptiste est super pro et tout est formidablement organisé, du transport jusqu'au parc au menu de chaque repas, apéros et tisanes regaillardantes compris ! En tout nous passerons trois jours et trois nuits dans le parc. Super !!! Les paysages sont magnifiques et incroyablement variés. L'assencion du Pic Bobby, le sommet accessible le plus haut de Madagascar (2658 m), nous offre un superbe panorama sur toute la région.
Le camp de base avant l'ascencion
De gauche à droite: Antoine, Elsa, Vabu, Tanya
En Bas: Bati, Pierre, Jean-Marie
En Bas: Bati, Pierre, Jean-Marie
Le parc est composé essentiellement de massifs granitiques bien verticaux et le pauvre Bati a les orteils qui le démangent ! La descente sur la vallée du Tsaranoro est un enchantement et l'arrivée au deuxième bivouac, à travers une forêt de petit palmier débouchant sur une vaste prairie baignée par une large rivière donne l'impression de débarquer au jardin d'Eden. Avec Antoine, on s'imagine bientôt les nymphes et les driades courant nues dans la vallée, mais bon, ça ça reste quand même du domaine du rêve ! enfin la réalité est déjà vraiment pas mal du tout ! Les soirées au coin du feu à déguster les petits plats concocté par JB et sa bande (il est accompagné de plusieurs porteurs et de Jean-Marie, un guide de l'ANGAP) et à chanter avec ces mêmes gaillards restent aussi de supers souvenirs ! Même si pour certains la fumée des foyers ne fut pas de tout repos (n'est ce pas Antoine) !
A la recherche de l'oxygene!!
Ces trois jours ont aussi était l'occasion de faire plus ample connaissance avec nos compagons ! Nous formons une équipe hétéroclite mais solidaire ! Antoine et Elsa vivent à Paris, Antoine (le bureaucrate!! dixit JB) bosse comme commercial chez Air France et Elsa occupe un poste à responsabilité chez Hemès. Pierre est directeur d'une asso axée sur le social et travaillant avec les gamins en difficulté du pays de Gex, au pied du Jura. Il est aussi bien branché musique et théatre et bosse occasionnellement dans l'événementiel. Enfin, Tanya est en mission pour le CICR (comité international de la croix rouge) à Goma, en RDC, où elle travaille au niveau de la protection de l'enfance et des prisonniers politiques. Tout ce petit monde s'entend super bien au grand plaisirs de Jean-Baptiste qui, en organisateur prévoyant, veille au grain et ne souhaite pas d'annicroche entre ses clients ! Nos quatres compagnons sont tous d'impénitents voyageurs et les soirées (et journées aussi d'ailleurs) sont ponctuées de nombreuses discussion sur le monde entier !
Jean-Baptiste mérite aussi qu'on le présente un peu. Il est vraiment investi dans ce qu'il fait et à monter une petite asso pour dévelloper un tourisme de qualité et destiné à tous les budgets. Ainsi, il espère bientôt pouvoir ouvrir un lieu d'hebergement pour les voyageurs indépendants avec possibilité de cuisiner etc... ce qui est vraiment rare à Mada. Il a fait des études assez poussées, en théologie et anthropologie, et est une bonne source d'infos sur Madagascar et la culture Betsiléo. Pour ceux que ça intéresse vous pouvez le contacter à l'hôtel Tsienimparihy (où l'on trouve de délicieuses patisseries) à Ambalavao, en face du marché. son nom complet est Jean-Baptiste de la Salle ! et son gsm : 033 11 77 430.Jean-Marie, notre guide de l'angap, est lui aussi un personnage : presque la soixantaine et l'air serein, il a des airs à Bubu (Pierro Buré, le papa de Vabu), gambade comme un cabri, chante comme un Crooner et est un des conseillers du village : c'est vrai qu'il a l'air d'un sage.
Par on ne sait quel mystère, il est tombé sous le charme de Pierre qui reçoit vite le surnom de Commandant ! (ainsi, les trois hommes du groupe on leur surnom : Pierre est le commandant, Antoine le bureaucrate et moi-même le grimpeur... y paraît que j'en ai les cheveux ou plutôt la touffe! et la tronche)
Le bureaucrate a des talents cachés
à la fin de la partie, JB propose même de le nommer capitaine
(la pétanque est un sport national à Madagascar! véridique)
à la fin de la partie, JB propose même de le nommer capitaine
(la pétanque est un sport national à Madagascar! véridique)
Le treck se fini en rejoignant le camp Catta, paradis des grimpeurs et spot visité par de grosses pointures comme Lynn Hill (avec une voie ouverte à son actif : "Bravo les filles", 600m et 8b max ! avis aux amateurs) ! La paroie qui surplombe la vallée atteint 800 m et offre des itinéraires de dingues ! le pauvre Bati était encore tout fou, surtout qu'à un moment il a failli chausser les chaussons avec JB, mais la fatigue et la météo ont mis un terme à ses espoirs.
La grande face
Le camp en lui-même, monté à l'origine par un grimpeur, est devenu une usine à tourisme de luxe, avec des prix assez hallucinant et une pseudo éthique de façade, genre on vous balance un petit panneaux en expliquant aux touristes la situation sociale de Mada (salaires minimum et moyen très bas, pourboires partagés équitablement et tout le blabla...) : JB nous expliquera ensuite que plus de la moitié du personnel est employé au black et en conséquence touche à peine les 2/3 du smic malgache (smic = 240000 fmg = 20 euros).
Petit portofolio pour finir
Le taxi-brousse du retour
ISALO
Alors là, ça va peut être en étonner certains, mais le Parc national de l'Isalo (prononcer Ichal, à oui et à ce propos on ne vous a pas donné la réponse pour la prononciation de l'Indringitra, alors ca se dit : in'drin'j en prononçant le "in" à l'anglaise, sympa le malagasy, hein ?) ne nous a pas laissé un souvenir très enthousiaste, et la ville de Rahonira qui en est le point de départ, encore moins.
Canyon des Makis (parc de l'isalo)
Ville champignon déplacée pour cause de développement touristique (le village historique se trouve à une quinzaine de km au nord-ouest), le centre se résume à une rue bordée de boutiques d'alimentation et d'hôtels. Les gars du bureau de l'ANGAP (organisme gouvernemental gérant les parcs nationaux qui peut être comparé à notre ONF) nous ayant poliment (sourire ironique) mis dehors sans même terminer la discussion engagée et en nous proposant d'aller demander à nos copains les autres vazaha les infos car à 16 heure, c'est l'heure syndicale de fermeture, nous nous rabattons chez Momotreck, qui apparement, devant l'innefficacité de l'angap a récupéré l'organisation des guides. Ceux-ci sont maintenant pour la plupart indépendants et non-affiliés à l'ANGAP, ce qui est théoriquement interdit par la loi. Logiquement, tout guide accompagnant des touristes dans un parc national doit en effet être agrée par l'ANGAP et avoir suivi une formation. Ici, le business ayant supplanté tout autre mission de l'angap, ce n'est pas le cas. Les guides ne sont donc pas forcément agrées et d'ailleurs, le fait qu'ils le soient ne garanti pas qu'ils soient motivés et compétents pour autant (ainsi dans le livre "d'or" on trouve un message signalant un guide agrée incompétent et alcoolo !) : Bref, c'est l'anarchie, et on voit ici les limites de l'ANGAP qui se trouve débordé dès que le flux de toursites est trop important.
En haut de la montée de 800 metres de dénivelé annoncé par le guide
... il nous aura bien fallu 1 heure en plein cagnard ! trop facile ! jamais on a eu un tel rythme, faut dire que les 800 m de dénivelé étaient à la sauce marseillaise !
... il nous aura bien fallu 1 heure en plein cagnard ! trop facile ! jamais on a eu un tel rythme, faut dire que les 800 m de dénivelé étaient à la sauce marseillaise !
Car en effet, pour ceux qui ne le savent pas (sans doute la plupart des non-réunionais), le parc de l'Isalo est le plus connu et réputé de Mada. Quasi tous les touristes s'y arrêtent (et comme vous le voyez, après s'être tatés, on a fait comme tout le monde) et on peut presque dire que les guides ont ici perdu le sens des réalités. d'une, ils ne semble vraiment pas motivés, les vieux guides preferent s'occuper des circuits en voitures (et oui, c'est un parc national mais on peut y circuler en caisse, ce qui est une exeption à mada, mais bon tourisme oblige...) laissant le soin de marcher aux jeunes.
Le notre, Jacky, marche mais comme il fume une clope à chaque pause (nombreuses), et bien forcément il a du mal à suivre Tanya et Pierre qui bombardent dans la montée. Plus tard, quand Pierre lui demande s'il aime son métier, il lui répond que mouais, mais bon il a vite envie de prendre la place de Momo (qui ne marche plus, a des bungalows, et gére tranquille les guides tout en fumant de gros pet') : En gros il veut être calife a la place du calife ! Et il est pas trop mal parti car il semble être un des boss du village et pas mal de gens lui obéissent presque au doigt et à l'oeil : Momo, gare à tes fesses !!!
A cette réponse on lui rappelle quand même qu'il gagne entre une et deux fois le smic malgache mensuel en une journée de travail, ce a quoi il rétorque, que oui, il gagne beaucoup, mais il dépense beaucoup aussi ! enfin, bon, malgré tout ça le personnage n'est pas antipathique, mais c'est sûr que comparé à la gentillesse de Jean-Baptiste et Jean-Marie (nos guides de l'Indringitra), la comparaison est sans appel !
Donc, pour résumer : le parc de l'Isalo est très très cher, tout de même très peuplé (même si ça reste relatif, car à Mada ce n'est jamais la côte d'azur non plus) et les guides moyennement agréables. Forcément tout ça est la rançon de quelques choses et c'est vrai que les paysages y sont très beaux, mais du fait de tout le reste on a eu du mal a en profiter pleinement (la preuve c'est qu'à l'instant je cherchais comment décrire la beauté du paysage et j'en ai vraiment pas la motiv').
Pachypodium
Maki Catta jouant avec la lumière
euh... une plante quoi (inconnue vous l'aurez compris)
Heureusement, Chez Alice, notre hôtesse à Rahonira, semblant tout droit sortir d'un film de tarantino avec son porte-cigarette à la main et ses airs de baronne de black-mafia, l'ambiance est bien sympa et nous nous régalons de roti de porc au miel.gingembre, de salade au saint marcelin chaud et de gratin d'aubergine, tout ça après les maintenant traditionnelles parties de rami partagées avec Tanya, Pierre, Elsa et Antoine.
La bande des intrépides
On y rencontre aussi un jeune ingénieur agronome français, en stage à Antsirabe dans une exploitation porcine gérée par des moines italiens. Apparement l'industrie porcine est en plein essor à Mada et c'est ici une viande luxe. Les moines semblent uniquement intéressés par les bénéfices dégagés et il n'y a apparement pas de retour auprès des populations locales, l'essentiel des sous gagnés étant réinvesti dans l'exploitation ou renvoyé à la congrégation en Europe... Hum Hum.
C'est donc sans trop de tristesse que nous quittons Rahonira pour Tuléar et après 3 heures de Taxi-brousse nous mettons ainsi un terme à la descente de la RN7.
Le Babuvati est maintenant à la frontière du grand sud et s'apprete à partir l'explorer par tous les moyens mis à sa disposition.... même les plus incongrus !
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