17 février 2007

Depart ethiopique

Salame a touti

Apres avoir bien travaille sur le blog, nous pouvons enfin partir en Ethiopie avec la satisfaction du travail accompli.

Au programme : - Nairobi..un modele africain
- Sur la piste des tresors du roi Salomon (fiction dont la suite n'est pas certaine, ca dependra de notre temps disponible)
- Ouganda, La saison des pluies....
- Trajets

On signale a nouveau que les commentaires sont maintenant en libre acces, donc nous les attendons avec impatience !!!

Nous devrions etre a la frontiere, dimanche 18 au soir apres 24 heurs de bus.
Apres tout ce que l'on nous a raconte sur ce pays, on ne sait pas trop ou l'on va atterir !
On espere seulement que les gamins ne nous jeteront pas des pierres !

Au passage, on felicite Tiphaine pour ses examens !!! bravo petite soeur, maintenant y'a plus que moi a caser (dans le monde hostile mais necessaire du travail) !!!!

On vous embrasse, speciale pensee pour le tonton Fernand de Vabu.

Le Babuvati

16 février 2007

trajets


Voila un petit resume du trajet accompli jusqu'a maintenant. En pointille apparaissent les trajets effectues en avion, le reste a ete fait en bus ou train.

Encore la moitiee du chemin a parcourir. Retour prevu fin juillet 2007 !

L'Ouganda, la saison des pluies, le reve africain et sa realite



Comme Winston Churchill qui, apres sa visite de l'Ouganda en 1907 declara avoir decouvert la perle de l'Afrique, ce petit pays nous a profondement plu.

Qu'est ce qui fait qu'un pays vous touche plus qu'un autre ? Qustion difficile et sans doute sans reponse. Les Ougandais sont sympathique mais pas plus que les Zambiens, certains Kenyans et d'autres Tanzaniens. Et que dire des Malgaches !
Les paysages du pays sont magnifiques, mais la encore, que ce soit en Namibie, a Mada, dans la vallee du rift a la frontiere Kenyo-tanzanienne ou lors de la descente du Mont Kenya vers la vallee de Chogoria, nos yeux en ont deja pris plein les mirettes. Certes on ne s'en lasse pas, mais ce n'est sans doute pas pour cela, ou que pour cela, que ce pays nous a touche au coeur.

Peut-etre est ce parce qu'en allant en Ouganda, nous avons quitte les plaines de l'Afrique de l'est pour nous approcher de l'Afrique centrale. On sent une difference. Les peaux se font plus sombres, le climat plus humide et la vegetation plus dense.

En Ouganda nous avons approche les frontieres de pays mythiques et innacessibles, malheureusement a cause de leur instabilite politique : Congo-Zaire, Soudan, Rwanda. Des pays, surtout pour les deux premiers, ou un voyage releve plus de l'expeditionm et dont les Terres s'enfoncent loin au coeur du Continent, et meme, pour les deux geants, de l'autre cote. l'un a l'ouest, l'autre au nord.




Nous avons vu apparaitre devant nous, au detour d'un virage, l'extremite de la majestueuse chaine des Virungas, ces sept volcans qui marquent la frontiere entre l'Ouganda, la RDC et le Rwanda, au coeur du rift Occidental. Nous avons reve aux pygmes traversant les jungles impenetrables en recouvrant les flancs, insouciant des frontieres du monde moderne.




Nous avons nous meme traverse la foret pluviale de Bwindi, qui avec la chaine des Virungas, toujours elle, abrite les derniers gorilles des montagnes. 600 en tout ! Et tout au long de cette traversee, accompagnes de trois porteurs et de deux gardes armes, comme au vieux temps des explorateurs, nous avons espere et imagine l'apparition de notre lointain cousin...
En vain !
Mais l'exitation de le savoir si pret suffit a rendre le souvenir imperissable.






un groupe pret a partir traquer le gorille. Pour un tel privilege chacun doit debourser 375 US$, et est autorise a rester au maximum une heure a proximite des primates. On distingue la silhouette de Bati dans le groupe, mais 2 mn apres la photo, nous laisserons ces heureux elus poursuivre leur chemin vers les gorilles et nous, nous miserons sur la chance... qui cette fois-ci ne fut pas eu rendez-vous.





A defaut de gorilles nous avons pu appercevoir d'autres cousins, les chimpanzes, a Pabidi dans le Nord, et dans la foret de Kibale, lors d'une excursion-pirate en motocyclette, a l'ouest du pays.
Moment magique lorsque le clan tout entier se met a hurler au coeur de la foret, signalant notre approche. Entendre leur cris, les branches qui se plient sous leur poids a la reception de leur saut, cela est peut etre encore plus impressionant que de les voir !


celle-la, elle n'est pas vraiment de nous (photo d'une photo)








Nous avons roule ou marche au milieu de myriades de papillons multicolores.





Nous avons campe au milieu des singes colobes noirs et blancs, colobes rouges, vervets et de superbes oiseaux aux couleurs et aux formes extraordinaires.







Campement magique que ce petit site aupres du lac NKuriba, tenu par la communaute et plus ou moins dirige par Patrick, un jeune Ougandais motive pour developper sa region autours d'un tourisme equitable et de partage.



Le soir nous dinions avec Erik, un jeune suedois, et Julien, un francais qui entame un tour du monde d'un an, a la lueur des lampes a petrole, nos discussion parfois interrompues par les cris des collobes et nous regalant de delicieux chapati accompagnes de guacamole maison.








Enfin, nous avons navigue sur le Nil, tout jeune encore, au milieu de crocodiles enormes et de centaines d'hippopotames, et imagine le long chemin qui l'attend encore au milieu de ces terres tropicales et ensuite des sables du desert, pour finir doucement sa course borde de sites multimillinaires.








Les conditions de transports ne sont pas faciles en Ouganda. La plupart des axes sont des pistes de latterite si poussiereuses que la vegetation les bordant n'en est plus verte mais rouge ! Allez d'un point a un autre, proche a vol d'oiseau, peut vite prendre une journee et demande parfois de changer trois fois de matatu, ces petits vans surcharges. Pour la premiere fois aussi nous sommes partis d'un partis d'un point A a un point B a pied et avec tout le fatras (et des porteurs certes).


Souvent, nous avons laisses la chance faire. Comme au Murchison Falls, ou notre rencontre avec deux indiens et leur chauffeur nous a permis de voir les chutes de plus pret et de nous rendre a Pabidi en evitant un trajet en matatu de presque un journee entiere ! Ou encore, lorsque louant une moto pour traverser la foret de Kibale, n'esperant qu'appercevoir quelques collobes, nous avons eu la chance de voir trois chimpanzes sur le bord de la route (d'ou le nom d'expression pirate donne plus haut).
Cette chance qui ne nous a pas quitte de tout notre sejour a sans doute participe a notre coup de coeur !


Nos deux amis et leur chauffeur qui nous ont permis de voir les chutes.
Philip et son frere ont du quitter l'Ouganda, en 1973 quand Amin a donne 90 jours a la communaute indienne pour quitter le pays.

Le climat lui non plus n'a pas toujours ete facile. Une semaine entiere ou, chaque jour, une grosse pluie tropicale venait nous surprendre au moins une fois dans la journee. Nos affaires trempees ne sechant jamais.

Ces conditions quelques peu difficiles sont peut etre, elles aussi, a l'origine de notre attachement a ce pays. En y circulant, nous avions parfois l'impression d'etre veritablement au fin fond de l'Afrique, celle des pistes de laterite rouge aux plafond d'un vert vegetal intense, celle de ces pluies dilluviennes qui transforment en un instant les rues de Kampala en torrent, cette afrique aux mille collines baignant dans la brume de matin et au rift s'ouvrant sur des dizaines de lacs.








En fin de compte ce pays est celui du fantasme : comment ne pas rever a l'evocation des sources du Nil, a celle des Monts de la Lune, le massif des Rwenzori dont les sommets culminent a plus de 5000 metres et que Ptolemee mentionnait deja au IIeme siecle, ou encore a celle de ces jungles noyees de brume, au coeur desquelles vivent gorilles et chimpanzes !

Et, fait rare, la decouverte de ce pays n'a pas dissipe ces fantasmes. Au contraire, elle les a exacerbes, les a nourris et a prolonge le reve...


Un petit bestiaire complementaire :


Libellule au lac Nkuriba


Un collobe noir et blanc faisant le guet au campement du lac Nkuriba


Heron gris sur les bords du Nil, Murchison Falls


Famille d'Hippopotames a Murchison Falls

Crocodile du Nil, au bord du Nil, Murchison Falls


Cigognes et Hippopotames, Murchison Falls



...

Bien sur, cette description exaltee ne doit pas faire oublier les realites du pays. Alors que Kampala est reputee pour accueuillir l'une des meilleures universites de l'Afrique de l'est, la scolarite dans les campagnes semble encore tres reduite. Nous croisons regulierement des petits bergers, ages de 10 ans a peine, et lors d'une panne d'autocar, l'un des mecaniciens devait avoir 12 ans a tout casser. Comme partout ailleurs en Afrique de l'Est, l'education coute cher et, ici, meme l'ecole primaire est payante.


Un jeune garcon chargeant un velo de regimes de bananes vertes dans le district de Fort Portale. Cette region produit l'essentielle des bananes vertes du pays, et meme de l'afrique de l'est.
En Ouganda, la banane est l'une des bases de l'alimentation, preparee essentiellement en matoke, sorte de puree tres compacte accompagnee soit de legumes, soit de viande en sauce.
L'Ouganda reste un pays a l'economie essentiellement agricole. Les produits phares etant la banane verte, destinee a l'exportation regionale, et le cafe et le the pour l'exportation internationalle. Les paysans pratiquent aussi une agriculture vivriere : songe, patates douces et manioc essentiellement.


Femme au marche pres du lac Nkuriba, region de Fort Portale, preparant des beignets de pommes de terre, banane verte, manioc, etc...


Sur la route qui nous mene de Masindi a Butiaba - 80 km, 4 heures - plusieurs jeunes femmes montent dans le matatu avec leur bebe. Jeunes femmes ici signifie entre 13 et 15 ans. Autant dire des gamines qui ne doivent pas comprendre grand chose quand elles tombent enceinte. Bien sur, la plupart arretent l'ecole a ce moment la, quand elles y allaient auparavant. Dans la region de Fort Portale, lors d'une de ces nombreuses averses qui nous ont surpris, nous sommes heberges par Beatrice, 17 ans, un pere banquier, et un jeune garcon de 2-3 ans. Nous lui demandons ou vit le pere de l'enfant. Il est mort. Elle ne sait pas de quoi. Nous avons du mal a ne pas penser au sida, qui comme partout en Afrique, fait ici des ravages.
Les enfants sont partout, des multitudes, souvent en guenille, presentant des signes de malnutrition ou d'autres maladies, comme des pelades. Selon le president, c'est dans cette multitude que reside la future force du pays. Mais quelle force peut bien reprentee une multitude sous-eduquee et dont la moitiee est destinee a devenir mere a 15 ans ou avant ?
Ici, une femme sur cinq a deja eu recours a l'avortement. Illegalement. Il faut grossir les rangs.


Femmes rentrant de Kabale a leur village pres du lac Bunyonyi, un trajet de 9 km, avec un montee bien bien rude. Les femmes ici comme ailleurs en Afrique sont souvent le pilier de la petite economie rurale qui fait vivre les familles... nombreuses.

La situation politique est un autre probleme. Le president actuel est au pouvoir depuis 1986, annee ou il acceda au statut supreme apres 7 ans de guerrilla qui avait suivis les 8 ans de la dictature d'Amin Dada, responsable de la mort de 300 000 personnes. Depuis 2005, le multipartisme est a nouveau autorise, auparavant les opposants pouvaient se presenter lors des elections mais en tant qu'independant, donc sans soutien financier de la part de leur partis. La democratie s'installe donc, mais doucement, tres doucement. Et jusqu'a tres recement, le nord du pays etait encore en etat de guerre civile, les milice de l'armee de la resistance du seigneur faisant regner la terreur dans les populations (nous avons reelement decouvert cet aspect de l'Ouganda a travers une exposition de photographie couvrant l'actualite africaine de 2005-2006 a l'alliance francaise de Nairobi, en Ouganda les autorites preferent ne pas trop parler de ca). Le 4 avril 2006 les dirigeant de cette guerilla ont annonce la cessation des hostilites.
Enfin, la proximite de pays a la stabilite precaire comme le Rwanda, la RDC et le Soudan en fait un point chaud du continent.


Une rue de Kampala, non loin de la gare routiere. Toujours encombrees de Matatu et de boda-boda - taxi-moto - les rues de la capitale sont un veritable defi pour le pieton qui doit supporter les gaz d'echappement et prendre garde de tout cote : ici les pietons sont les derniers avoir la priorite !


Sur la piste des tresors du Roi Salomon - Premier episode, Le Viel Indien de Muchison Falls.

Le taxi les avait deposes sur les bords du lac Bunyonyi, au cœur du petit marche hebdomadaire. Avocats, ananas et banane vertes s’etalaient autours d’eux, quelques bidons d’eau remplies de minuscules poissons-chats etaient empiles dans un coin, attendant le pick-up qui les transporterait jusqu'à la capitale, a 400 km du lac. Si ce n’etait la brume matinale s’etirant au-dessus des eaux, donnant au lac un caractere intangible, tout semblait normal.

Exceptes quelques « Mzungu » lances de derrieres les etals, personne ne semblait leurs preter attetion et tous palabraient, qui autours d’un morceau de toile waxee, qui autours d’une roue de velo, les pick-up decharchaient leurs marchandises et les piroguiers, tel des fantomes sortant de la brume convoyaient les villageois des alentours pour quelques centaines de schillings. Au detour du chemin, un groupe de pygmes s’approchait, chacun d’eux charge de lourd ballots, aux proportions invraisemblables, portes sur la tete. Exotique certes, presque mystique du fait des nappes de brouillard et des petits hommes qui dechargeaient maintenant leurs denrees, du metal du Rwanda notamment, mais rien de particulierement marquant, aucun signe permettant de reperer celui qu’ils etaient venus chercher.

Pourtant, la-bas, plus au nord, a bord du bateau voguant sur le Nil, dans le fracas des chutes de Murchison, le viel indien, apres leur avoir remis a chacun d’eux un petit collier de cuir certi, l’un d’une pointe d’ebene, l’autre d’ivoire, leurs avait certifie que l’objet de leur quete se trouvait la-bas, au bord du lac aux 29 iles, le lac Bunyonyi.



Au cœur de la sombre foret de Kibale, le Dieu-Singe, Mbaturu l’edente, leurs avait confirme l’information : un de ses plus anciens disciples, un mage-dieu mille fois ressucite, vivait sur les bords du lac. Lui seul pourrait les mener jusqu'à la clef du Saint des Saints. Une fois acquise, ils ne leur resteraient plus qu’a rejoindre Axoum, tout au nord de l’Abyssinie, et alors les secrets de Salomon seraient leur !

Vabu observait le lac, absorbee par le manege des piroguier et attendant Bati parti negocier 4-5 samosas quand l’homme l’aborda. Un de ces guides improvises et collant pensa-t’elle.
- Je n’ai besoin de rien lui dit-elle dans un anglais froid et sec. J’attends juste mon ami et ensuite nous irons faire un tour, mais rien de plus.
- Je n’en suis pas si sur, Madam’. Je pense meme que vous avez bien plus que cela a faire. Mais apres tout, c’est comme vous voulez.

L’homme, assez jeune, lui avait repondu un demi sourire au levres

- Je ne comprends pas ce que vous voulez dire, mais je vous assure que je n’ai pas besoin de vos services, et desole de vous decevoir, mais nous, les pourboires ce n’est pas notre truc !

L’homme ne dit rien, il se tourna et regarda dans la direction de Bati qui traversait la foule avec ses samosas et revenait vers eux.

- Votre ami a un bien joli collier, M’dam.

Vabu, de plus en plus intriguee, observa rapidement l’homme. C’est a cet instant qu’elle appercu la pate de cheveux blancs depassant de sa casquette.
...
La pluie dense tombait sur la foret de Kibale. Le bruit des goutes tambourinant sur la canope faisait un vacarme d’enfer, mais peu d’entre-elles atteignaient le sol, stoppees peu a peu par l’epais feuillage de la jungle. Le vieux singe, sorti du fond des ages, se tenait devant eux et maugreait quelques paroles incomprehensibles. Malgre les annees, son pelage sombre etait soyeux et brillant, seul une touffe de poil, comme un favori de barbe humain, se distinguait du reste de sa fourrure par une blancheur eclatante…
...
L’homme se tenait devant elle, souriant, la blancheur de son favori de barbe eclatant dans un furtif rayon de soleil.

- Je m’appelle Dan, M’dam.
- Enchantee, moi c’est Vabu.

Bati arrivait enfin, un sachet plein de samosas a la main. Il jeta un œil rapide a l’homme, d’un air desabuse.




- Qui c’est celui-la, encore un collant ?
- Non je ne pense pas repondit Vabu. C’est lui que nous sommes venus trouver.
- T’es sure ? Il a a peine 25 ans. Ca ne peut pas etre lui !

L’homme repondit alors dans un francais parfait, a leur grande surprise.

- Il est vrai que je ne fais pas mon age, un avantage de mon statut sans doute. Quoiqu’il en soit vous portez tous les deux le signe de mon Dieu. J’ai ete averti de votre arrivee en songe.
Venez ! Un canot nous attend, je vais vous mener la ou l’objet de votre quete se trouve.

- Quel Objet ? Interrogea Bati, encore septique.

- Vous le savez tres bien, M’sieur, celui que le viel indien des chutes vous a envoye chercher ici.




Cela faisait cinq minutes que Dan ramait vers l’une des 29 iles du lac, quand l’orage qui menacait depuis un bon moment eclata. Un premier aclair illumina la silhouette de l’ile, aussitôt suivi d'un formidable grondement de tonnerre. Et la pluie se mit a tomber, drue.

Trempes, Vabu et Bati se serraient l’un contre l’autre, sous leur cape de pluie depliee en hate. Comme indifferent aux trombes d’eau deferlant autours de lui, Dan continuait de ramer. Et, soudain, d’une voix etonnament puissante, couvrant le bruit infernal de la pluie tropicale, il se mit a parler.



- Je vais vous raconter l’histoire de l’ile vers laquelle nous nous dirigeons. Ce n’est pas une legende, c’est la verite, celle a laquelle nous croyons nous autres, Bakiga, gens du lac.

Elle ne se deroula d’ailleurs pas il y a si longtemps que cela. L’evenement arriva sous le regne d’Amin, que certains nomme avec raison l’Hitler d’Afrique, en 1972 exactement.

A cette date, l’ile etait habitee par une riche famille. En ce jour de fevrier, il y a exactement 35 ans, une grande fete etait donnee en l’honneur du premier fils, qui venait de se marier.

Une vielle des rives etait venue sur l’ile, dans l’espoir de mendier quelques victuailles semble-t’il. Elle passait parmi les convives, tentant de toucher leur cœur et tendant les mains vers eux. Mais, malgre la profusion de nourriture, personne ne repondait a sa demande. Et, au bout de quelques minutes, le patriarche de la famille arriva avec ses cinq freres et la chassa.

En rejoignant son canoe, elle croisa un jeune enfant, cinq ans peut etre, qui mangeait son matoke a la viande, tout seul, a l’ombre de son bananier.

- Petit, aies pitie d’une pauvre Mama, donne mooi un peu de ton Matoke s’il te plait.

Le petit lui tendit alors son assiette.

- Vas-y Mama, moi j’ai assez mange.

Une fois rassasiee elle lui demanda.

- Je suis vraiment fatiguee, mais je dois rejoindre les rives maintenant. Si ton pere et ses freres me trouvent ici, ils me tueront. S’il te plait, rame pour moi jusqu'à la-bas.

L’enfant eut pitie de la grand-mere et l’accompagna jusqu'à son canoe.
Une centaine de metres apres avoir quitte les rivages de l’ile, la vielle se mit a faire des signes etranges et a entoner une melopee sourde et incomprehensible.

- Que fais-tu Mama ? Tu perds la boule ou quoi ?

Sans repondre, elle continua une minute environs puis dit :

- Ta famille etait mauvaise mon garcon, plein d’arrogance, fiere des ses richesses mais incapable de les partager. Alors, moi, la vieille, j’ai decide de les renvoyer dans les profondeur du lac. Retourne-toi et regarde petit !

L’enfant se retourna et ce qu’il vit l’horrifia. L’ile s’etait mise a trembler, puis a tourner sur elle-meme et, soudain, elle se retourna comme un crepe, engloutissant a jamais tous ses habitants et les convives de la fete.

Depuis mes amis, l’ile est restee deserte, et tous autours du lac la considerent comme maudite.

Sur ces paroles, un dernier eclair dechira le ciel dans un bruit assourdissant et aveuglant le jeune couple un court instant. Quand ils retrouverent la vue le soleil brillait dans un ciel bleu et sans nuage. Une ile se detachait devant eux d’ou leur provenait la rumeur de nombreux rires et des chants fusaient de derrieres les haies d’arbres la bordant. Une petite embarcation venait d’en quitter les bords. Le piroguier semblait tout jeune, tandis que la silhouette a l’avant, voutee sous le poids des ans, gesticulait d’etranges manieres. Et, soudain, ebahis, Vabu et Bati virent l’ile se mettre a trembler, a tournoyer, et d’un coup, se retourner sur elle-meme alors qu’un grand rire jaillissait de l’embarcation maintenant a une petite centaine de metre de l’ile.

Ils resterent la, beats devant ce spectacle incroyable, sous le regard legerement moqueur de Dan.

- Cet orage ne devait pas etre bien naturel me semble-t’il. Hihihi. Depechons-nous, le temps presse mes enfants !

Sans bien comprendre, ils se retrouverent alors sur l’ile denudee. Dan avait disparu et devant eux se tenait un nid, reposant sur le sol, au milieu duquel tronait un œuf dore brillant de mille feux. L’œuf du colibri sacree, le malachite dore, si rare, dont leur avait parle le viel indien, la-bas, loin au nord, dans le fracas des chutes de Murchison.

Et c’est a cet instant que dans un bruit assourdissant, un enfer de flamme et de metal brulant s’abbatit sur eux.



FIN DU PREMIER EPISODE.