Voici deux petites histoires que nous avons entendues ici. elles sont toutes les deux croustillantes.
Tout d'abord l'origine du nom du village de Patrick, Tafondro, qui apparement veux dire la chaux. Quand, au XIX siècle, les puissances coloniales se disputaient Madagascar, une flotte prussienne vint croiser auprès des côte du royaume betsimisaraka, constitué autours de Tamatave. Les betsimisaraka étaient dépourvus de canons et se voyaient perdus. ils eurent alors l'idée de se recouvrir les fesses de chaux et de s'aligner sur la plage en présentant leur postérieur à l'ennemi. celui-ci, à la lueur du soleil, cru voir un alignement de centaines et de centaines de canons et préféra se replier ! (bien sûr tout ceci n'est absolument pas certains... dixit le conteur lui-même, Alain Manaus).
la deuxième est une légende moderne et montre à quel point notre monde scientifique, rationel et cartésien n'est pas celui de madagascar. elle nous a été raconté par Sylvain, un jeune volontaire travaillant dans l'environement à Tuléar et rencontré, devinez chez qui : chez Manaus bien sur.
Lors des événements politiques de 2002 (élections mouvementées et ratsiraka chassé du pouvoir) un processus complexe c'est mis en place dans la région de fort-dauphin (au sud du pays). Avant tout il faut savoir que les Vezo (peuple de la côte sud ouest de mada), par leur mythologie, descendent des sirènes. De même, les populations de fort dauphin sont les descendant du aye-aye (un minuscule lémurien nocturne), qui aurait été en quelques sortes l'ébauche de l'homme.
Dans cette région, celle de fort dauphin, le aye-aye est fady, c'est à dire qu'il est tabou. il est interdit de le chasser et de lui faire du mal. Et, quand l'on trouve un Aye-Aye mort on lui dédie une cérémonie mortuaire comme à un homme. on le met dans un cercueil et ensuite ce cercueil fait le tour des villages, transporté à chaque fois par les hommes du village où le corps est arrivé jusqu' au village suivant. Dans chaque village, les habitants déposent des offrandes, souvent de l'argent, et le chef du village signe une espece de reçu. A priori, le cercueil circule dans la région de fort dauphin puis est enterré. En 2002, un Aye-Aye mort à subi cette cérémonie, mais le cercueil ne c'est pas arrété à la région de fort-dauphin. il a commencé à remonter vers Tananarive, puis est redescendu vers Tuléar (chez les Vezo). Au fur et à mesure, dans les populations la rumeur qu'un cercueil renfermant une sirène circulait s'emplifia (il faut savoir que l'on ouvre pas le cercueuil et que l'histoire se transformait de village en village). c'était la premiere fois qu'une sirene réapparaissait et le peuple était en émoi. arrivé à Tuléar, un haut fonctionnaire (un commissaire ou quelques chose comme ça), réclama qu'on ouvre le cercueil à la désaprobation général. c'était un membre de l'ancien régime. de part son pouvoir il réquisitionna le cercueil, le fit ouvrir et analyser par des spécialistes qui conclurent que le corps n'était pas celui d'une sirène, mais un aye-aye. le peuple ne le cru pas. Peu de temps après le scientifique ayant procéder à l'ouverture du cercueil mourut de maladie : évidement c'était la malédiction de la sirène !
Quand au commisaire il disparu avec les offrandes, qui vu le nombre de village traversés devait être conséquente. pour les habitants de Tuléar il a disparu dans la forêt, victime lui aussi de la malédiction. Pour Anoncia, la femme d'Alain, il s'est tout simplement enfui avec le magot, profitant des troubles politiques du moment !
à méditer !
Merci à Alain et Sylvain, nos deux conteurs !
28 juillet 2006
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