Comme ce pays est plutot meconnu le professeur Bubavati va vous le presenter en un petit expose :
" La Namibie est un pays inhospitalier a la beaute austere" (A ce moment precis, le professeur Bubavati se retrouve foudroye par le Dieu de la propriete intelectuelle : Cette tirade n'est pas de lui, il l'a mechament vole dans un magasine feminin francais ! Une Windhoek Lager a qui trouve lequel !)
Apres quelques minutes de reanimation le professeur est sur pied et pret a continuer :
"Bon je disais donc que la Namibie est plutot d'un climat aride, voire tres aride et que ses paysages sont aussi superbes que desertiques.
Il est situe entre l'Afrique du Sud au sud, le Botswana a l'Est et l'Angola au Nord. A l'Ouest, ses cotes inhospitalieres sont baignees par l'Ocean Atlantique dont la temperature ne depasse jamais les 15 degres celcius, ce qui explique la presence d'otaries et de pingouins a quelques kilometres du desert.
la jetee de Swakopmund se jettant dans les eaux froides de l'Ocean Atlantique.
Derriere : le Desert !
Comme dans toute l'Afrique australe, l'Histoire de la Namibie commence avec celle des Sans (nos sources etant le lonely planet et nos visites en anglais, qui chacun sait n'est pas notre langue maternelle, nous sommes dans l'incapacite de verifier les dates que vous nous donnons, ces dernieres sont donc approximative et sont sujettes a caution)
Cette allocution a ete prononcee par une petit Vabu angelique. Le professeur, quelque agace par cette apparition, l'ecarte de la main et reprend :
(un petit Bati vous confirme cependant les dires de Vabu)
"L'Histoire de la Namibie SEMBLE commencer avec celle des Sans. Ces derniers, comme en Afrique du Sud, vivaient en petit groupe de chasseurs-cueilleurs.
Ici aussi ils ont laisse des traces sous formes de peintures et de gravures rupestres. Sur ces dernieres, plus rudimentaires que les peintures et vielles de 5000 ans environs, ont peu observer, en plus des habituels animaux (rhinos, Giraffes, Antilopes diverses et variees, Elephants, etc...), des otaries et des pingouins, ce qui prouve que ces groupes se rendaient parfois sur les cotes, sans doute pour y chercher du sel qui leur permettait de conserver le produit de leur chasse.
A Twylfontein, un des principaux sites de gravures du pays, on peut aussi observer une etrange carte ou sont representes les points d'eau de la region et les divers animaux qu'on peut y trouver. Il pourrait s'agir d'une des premieres cartes geographique humaine dont les Sans se servaient pour organiser leur chasse.
Une des autres specificites du site de Twylfontein est de posseder de nombreuses representations d'empruntes d'animaux. Une des theories les concernant suppose qu'elles servaient peut etre de support pour donner des lecons aux apprentis chasseurs...
Ensemble d'animaux a Twylfontein. Remarquez l'extremite de la queue du lion. Elle se termine par une empreinte de patte. Si vous observez bien celle-ci elle possedent cinq traces de griffe. Or, le lion n'a que quatre griffes. Il semblerait que le graveur est voulu representer ainsi la transformation d'un shamman en lion lors d'une transe.
d'ou le nom de cette gravure : the lion-man
Vers la meme periode, un groupe connu sou le nom de Khoikhoi, apparentes aux Sans, se develloppe lui aussi en Namibie et entre en competition avec les Sans. Ces Khoikhoi connus aussi sous le nom de Hottentots etaient des sedentaires et sont les ancetres actuels des Namas (un des peuples vivant actuellement dans le sud du pays). Ils partageaient la meme langue ( dont une des specificite est le clic, et possedaient en gros les memes caracteristiques physiques.
Entre le 4e et 3e siecle avant J-C, les premieres tribus Bantou s'installerent sur les plateaux centraux d'Afrique australe et la plupart des Sans y vivant se retirerent vers le desert namibien ou les marecages de l'Okavango pour eviter l'esclavage impose par ces societes plus organisees et s'y refugierent.
C'est seulement vers 1600 apres JC que d'importantes tribus Bantou penetrerent le territoire namibien, entrant en conflit avec les Khoisan ( terme generique regroupant les Sans et les Khoikhoi) et les Damaras (un autre peuple de Namibie dont l'origine est mal connue).
Les Owambos (Bantou) s'installerent a l'extreme nord, le long des rivieres marquant la frontiere avec l'Angola ( le Kunene et l'Okavango), tandis que les Hereros, plus agressifs soumettaient peu a peu les Sans et les Damaras dans le Kaokaland.
L'extention des Hereros fut plus ou moins stoppee par les Namas aux alentours des annees 1850 (des KhoiKhois originaires de la region du Cap et chasses de leurs terres par les colons europeens). Ces derniers furent si vehements que certains Hereros furent a leur tour chasses de leur territoire, forces de revenir a une vie nomade et devinrent les legendaires Himbas qui peuplent aujourd'hui le Kaokaland. Leur nom signifie tout simplement mendiant en Herero, en effet, comme dans toute les societes sedentaires, le retour a une vie nomade n'etait pas bien vu, d'ou ce nom pejoratif.
(petite parenthese sur les Himbas : Ce peuple est l'un des derniers d'Afrique que les sirenes de la modernite n'ont pas perverti. Contrairement aux autres Hereros qui se laisserent christianiser au XX eme siecles (voir plus loin), ils ne cederent jamais face aux missionaires et vivent encore aujourd'hui leur croyance et leur coutumes. Ils seraient environs 8000 a peupler le Kaokaland, vivant encore et toujours en semi-nomade, suivant leur troupeau selon les saisons. Les Himbas vivent dans une societe matriarcale ou les femmes ont de nombreux privileges. Ce sont elles qui transmettent le cheptel, elles possedent un pouvoir moral important, certains morceaux de choix, comme le foie de chevre, leur sont reserves, et elles peuvent se partager leurs compagnons a leur guise.
Elles se recouvrent quotidiennement le corps et les cheveux d'un melange de beurre et d'hematite, un minerais de fer caracteristique des zones arides et de couleur rouge, et coiffent leur cheveux en de complexes structures. Elles vont toujours seins nus et leur jupes et leurs parures sont elles aussi fort complexes.
Avec la montee du tourisme en Namibie, de plus en plus abandonne leur mode de vie ancestrale pour s'installer en bordure des routes touristiques et marchander leur image contre quelques dollars. On ne peut bien sur que les comprendre, mais cela n'empeche pas de le regretter. Nous n'avons pas pu rencontrer d'Himbas vivant de maniere traditionnelle. La plupart des villages restent dans des regions tres difficilement accessibles, et si cela engendre une certaine frustration pour les touristes que nous sommes, cela n'est pas plus mal. Fin de la parenthese)
Durant tout ce temps (nous sommes maintenant dans la seconde moitiee du XIXeme siecle), les Europeens ne s'interesserent guere a la Namibie. Le littoral du pays etaint connu des marins depuis la fin du XVeme siecle, mais leur triste statut de cotes les plus inhospitalieres du monde (Brouillard epais, vents violents, hauts fonds empechant l'approche et le mouillage des navires), ils ne pousserent jamais l'exploration des terres bien loin.
Du moins jusqu'a la fin du XIXeme siecle, periode a laquelle les Allemands deciderent de coloniser le territoire afin de gratter quelques miettes dans le partage de l'Afrique. C'est ainsi que lors de la conference de Berlin (1884-1885), conference qui statua sur le sort du partage de l'Afrique, la Namibie, nommee alors Sud Ouest Africain, devint terre germanique.
Comme tout systeme colonial, celui-ci etait injuste et en 1904 une violente revolte menee par les Hereros, bientot suivis des Namas, eclata. Apres quelques defaites, comme au fort Namutoni qui fut ravage par les troupes Hereros, l'armee allemande reprit le controle de la situation et mena une terrible repression.
Si terrible qu'il y a peu (une semaine environs), le parlement namibien a vote une resolution reconnaissant les actes de l'armee allemande comme genocide ! Une commission est actuellement en pourparler avec le gouvernement allemand pour obtenir repparation.
La fin de la premiere guerre mondiale mit fin a la precense allemande en Namibie et le territoire fut confie a l'Afrique du Sudpar mandat de la SDN. Celle-ci conserva son mandat a la fin de la seconde guerre mondiale et organisa une véritable occupation du pays sous l’œil réprobateur mais impuissant de l’ONU.
Ainsi jusqu’en 1989 la Namibie fut occupée par l’Afrique du Sud, qui se vit retire son mandat entre temps et qui répliqua a cette mesure onusienne en emprisonnant et fusillant des opposants. Le gouvernement sud africain y appliqua sa politique d’apartheid, distribuant les terres du pays a 6000 fermiers blancs et parquant les populations noires dans des Homeland, des réserves hors desquelles les noirs n’avaient pas le droit de se déplacer sans permis spécial.
Très tôt une opposition se mit en place, mais elle ne rentra dans la lutte armée qu’a la fin des années 60, suite a la reconnaissance de l’état namibien par l’ONU. Le pays connu alors une longue période de guérilla, qui ne fut pas sans impact sur l’économie du pays. De plus, le maintien de forces militaires coûta rapidement très cher à l’Afrique du Sud et l’occupation devint bientôt un gouffre financier en dépit des mines d’uranium, de cuivre et surtout de diamants présents sur le sol namibien.
Ce sont plutôt ces facteurs qui poussèrent l’Afrique du Sud a se retirer que la guérilla en elle-même ou les pressions onusiennes. Quoiqu’il en soit, elle se désengagea peu a peu a partir des années 80, et en 1989 la Namibie devenait enfin indépendante.
Aujourd’hui la Namibie est un pays stable politiquement et économiquement, malgré une menace de coup d’état il y a 6 ans menée par des séparatistes capriviens. L’économie du pays est essentiellement fonde sur les mines et la Namibie dispose des plus importants gisements de diamant au monde. Les autres ressources sont la pêche et l’élevage, pratique de manière extensive sur les immenses territoires vides d’homme du pays (la densité de population est de 2 habitants au km carre en moyenne). La viande namibienne est ainsi réputée pour être une des meilleures au monde après celle d’Argentine (et a vrai dire on ne s’en est pas prive !!! )
Les stigmates de l’apartheid sont beaucoup moins présents qu’en Afrique du sud et, dans la capitale, noirs et blancs se côtoient sans problème et de nombreux noirs font partis de la classe moyenne, voire aisée. Par contre les disparités se font sentir au niveau géographique et le nord, ou la population blanche est bien moins représentée, est beaucoup plus pauvre que le reste du pays. C’est aussi, paradoxalement, la zone la plus peuplée. Ainsi, en roulant a peine 400 km on passe d’une société occidentalisée a 100 % (les grandes surfaces de Windhoek sont dignes de n’importe quel centre commercial grenoblois et les namibiennes sont aussi élégantes que les petites parisiennes) a l’Afrique de brousse, poussiéreuse et sèche, aux petites épiceries vide de toutes denrées si ce n’est des bouillon knor et de boites de conserves identiques par rayon entier… un appercu de ce qui nous attend bientôt quoi !
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