Consoeur.....pas tant que ça, Fidèle fait plutôt un métier de médecin généraliste, la formation de sept ans en moins. Une expérience et une formation continue soutenue viennent l'épauler dans sa tâche. Formation qui essaye de standardiser les conduites à tenir en fonction des diagnostiques cliniques, les analyses de laboratoire étant impossibles à réaliser dans un petit dispensaire tel que celui-ci. Les cas qu'il juge plus graves sont transférés en taxi (si la famille a les moyens) à l'hôpital régional le plus proche.
On lui demande également de former son aide-accoucheuse, qui presque bénévolement suit une formation de terrain et remplace Fidele quand celui-ci est en stage ou en repos.
Il gère aussi l'établissement et son budget (il faut préciser que l'établissement se doit d'être financièrement autonome, seul le salaire de Fidèle est à la charge de l'état togolais, pour le reste... il se démerde). Attention, dégageons nous de notre vision des hôpitaux français, le dispensaire a 6-7 lits d'hospitalisation. Une chambre de 2 lits pour les adultes, une chambre d'attente avant l'accouchement qui accueille aussi les enfants malades. Il y a également une pièce d'accouchement et deux bureaux de consultations. Un pour Fidele , un pour Gisèle et ses consultation pré-natales.
Gisèle s'occupe donc des consultations pré-natales et vaccinations des nourrissons. Ce programme est subventionné par l'Etat ou l'OMS (certainement les deux, nous n'avons pas très bien compris). Toutes les femmes des villages environnants sont sensées venir en consultation pré-natale 2-3 fois durant la grossesse puis venir vacciner leurs mômes par la suite ( pas d' echographies, rappelons que la surveillance de grossesse est purement clinique, pour cela Gisele s'appuie sur une grille d'évaluation des risques). Ce programme est bien suivi et si une femme ne se présente pas au rendez vous, un réseau de surveillant dans chaque village va lui rappeler qu'elle doit se rendre au dispensaire. Durant le troisième trimestre de grossesse, les femmes sont sous prévention anti-paludique. Dans le dispensaire, beaucoup d'affiches sous forme d'images sur la prévention du paludisme, HIV et des diarrhées chez l'enfant.
Après les consultations, Fidéle court en ville sur sa moto personnelle afin d'acheter les médicaments nécessaires aux malades, qui sont payés par le patient lui-même. Fidele gère les soins infirmiers techniques des personnes hospitalisées mais c'est la famille qui gère le confort du patient (toilette, drap et repas)
Difficile de ne pas être frustrée en tant qu'infirmière occidentale de voir le peu de moyens qu'ils ont et d'accepter la fatalité !! C'est souvent la même histoire .....
Mais à voir la motivation de Fidèle et de Gisèle, ça force le respect. Leur travail demande beaucoup de disponibilite (ils travaillent plus que 35 heures par semaine) mais le rythme journalier n'est pas le même que dans un service de réanimation médicale non plus. Que pouvons nous apporter à notre petit niveau, des médicaments, une ralonge de leurs budgets... je ne sais pas quelle est la façon d'aider la plus positive.
La façon la plus durable, serait d'incarcérer la ministre de la santé qui met dans sa poche les millions de dollars affrétes d'urgence contre le sida par l'OMS, ou de briser l'impunité de ce genre d'action. L'OMS ou l'Union européenne donnent beaucoup de fonds ( qui viennent de nos împots) pour divers projets de lutte contre le Sida par ex, mais une bonne partie part dans la corruption ( vos împots supportent la corruption !!). Ces organismes le savent fort bien. L'argent qu'ils donnent, c'est pour faire bien et se dédouaner d'une quelconque morale. Mais ce qu'ils pourraient faire de mieux, c'est de contrôler ou va leur argent et s'il est bien pourvu a soulager les populations et non le compte en banque de tous les intermédiaires locaux !!!!! Puis à plus long terme, le mieux serait que ces pays dits pauvres soient autonomes financièrement mais cela est une autre affaire. Nous parlons comme ça mais nous avons l'impression d'être comme tous ces gens qui intellectualisent le débat mais qui, à notre échelle du moins, n'ont pas d'idées d'actions (un peu comme nos politiciens).
La vie et surtout la mort sont tellement normales ici que souvent la fatalité d'un décès ou d'une maladie, c'est inch'allah. Certes mais souvent le problème vient de la non éducation des femmes, qui sans le savoir peuvent faire courir des risques à leurs enfants. L'éducation des femmes serait à mon avis la première chose à faire pour que des risques sanitaires simples soient évites (conservation de l'eau, suivi des vaccins, premiers soins par rapport aux fièvres par exemple). Elles ont l'esprit pratique, a n'en pas douter mais elles ont peut être perdu entre generations leurs savoirs africains parfois remplacés par des croyances en la magie des blancs (telle cette femme éthiopienne qui voulait absolument du collyre pour nettoyer les yeux crottés de son enfant, mais pour qui il était hors de question de se le préparer elle-même avec de l'eau bouillie et un peu de sel... le collyre doit être breuveté "Magie des Blancs") ou des pratiques provenant d'une éducation à l'occidentale mal comprise (comme ces femmes faisant leur toilette intime à l'eau de javel !). Gwen que nous avons rencontré, organisait des groupes de paroles avec des femmes et ce type d'initiative permet de pointer les mauvaises habitudes ou croyances érronées et permet de rectifier le tir. Une solution serait aussi que ces femmes se réapproprient leurs savoirs ancestraux. Je signale qu'il y a beaucoup d'associations que des femmes africaines gèrent et qui supportent l'épanouissement et la promotion des femmes africaines.
Nous avons eu aussi l'occasion de parler du HIV avec Fidèle qui pense que les mentalités sont longues à changer, entre les envoutements (pratique animiste encore très présente au Togo) et la peur de se faire mal voir au village car tu as acheté des préservatifs (ce qui veut dire aller chez les "putes" dans l'imaginaire collectif, ça aurait été le même problème en France il y a 50 ans) , le chemin risque d'être encore long. Nous avons eu l'occasion de discuter de cela sérieusement avec Fidèle et une autre personne. Celle-ci avait une connaissance très partielle des vecteurs de transmission du HIV mais même après notre petit briefing, il n'était pas vraiment convaincu car la culture et le mode de pensée sont vraiment trop différents. Disons que l'esprit cartésien n'est pas vraiment d'actualité en Afrique (nous reviendrons peut être sur les différentes perceptions de la réalité dans un autre post, car ceci n'est pas une critique, juste une constatation qu'un mode de pensée n'est jamais universel).
Mais à voir la motivation de Fidèle et de Gisèle, ça force le respect. Leur travail demande beaucoup de disponibilite (ils travaillent plus que 35 heures par semaine) mais le rythme journalier n'est pas le même que dans un service de réanimation médicale non plus. Que pouvons nous apporter à notre petit niveau, des médicaments, une ralonge de leurs budgets... je ne sais pas quelle est la façon d'aider la plus positive.
La façon la plus durable, serait d'incarcérer la ministre de la santé qui met dans sa poche les millions de dollars affrétes d'urgence contre le sida par l'OMS, ou de briser l'impunité de ce genre d'action. L'OMS ou l'Union européenne donnent beaucoup de fonds ( qui viennent de nos împots) pour divers projets de lutte contre le Sida par ex, mais une bonne partie part dans la corruption ( vos împots supportent la corruption !!). Ces organismes le savent fort bien. L'argent qu'ils donnent, c'est pour faire bien et se dédouaner d'une quelconque morale. Mais ce qu'ils pourraient faire de mieux, c'est de contrôler ou va leur argent et s'il est bien pourvu a soulager les populations et non le compte en banque de tous les intermédiaires locaux !!!!! Puis à plus long terme, le mieux serait que ces pays dits pauvres soient autonomes financièrement mais cela est une autre affaire. Nous parlons comme ça mais nous avons l'impression d'être comme tous ces gens qui intellectualisent le débat mais qui, à notre échelle du moins, n'ont pas d'idées d'actions (un peu comme nos politiciens).
La vie et surtout la mort sont tellement normales ici que souvent la fatalité d'un décès ou d'une maladie, c'est inch'allah. Certes mais souvent le problème vient de la non éducation des femmes, qui sans le savoir peuvent faire courir des risques à leurs enfants. L'éducation des femmes serait à mon avis la première chose à faire pour que des risques sanitaires simples soient évites (conservation de l'eau, suivi des vaccins, premiers soins par rapport aux fièvres par exemple). Elles ont l'esprit pratique, a n'en pas douter mais elles ont peut être perdu entre generations leurs savoirs africains parfois remplacés par des croyances en la magie des blancs (telle cette femme éthiopienne qui voulait absolument du collyre pour nettoyer les yeux crottés de son enfant, mais pour qui il était hors de question de se le préparer elle-même avec de l'eau bouillie et un peu de sel... le collyre doit être breuveté "Magie des Blancs") ou des pratiques provenant d'une éducation à l'occidentale mal comprise (comme ces femmes faisant leur toilette intime à l'eau de javel !). Gwen que nous avons rencontré, organisait des groupes de paroles avec des femmes et ce type d'initiative permet de pointer les mauvaises habitudes ou croyances érronées et permet de rectifier le tir. Une solution serait aussi que ces femmes se réapproprient leurs savoirs ancestraux. Je signale qu'il y a beaucoup d'associations que des femmes africaines gèrent et qui supportent l'épanouissement et la promotion des femmes africaines.
Nous avons eu aussi l'occasion de parler du HIV avec Fidèle qui pense que les mentalités sont longues à changer, entre les envoutements (pratique animiste encore très présente au Togo) et la peur de se faire mal voir au village car tu as acheté des préservatifs (ce qui veut dire aller chez les "putes" dans l'imaginaire collectif, ça aurait été le même problème en France il y a 50 ans) , le chemin risque d'être encore long. Nous avons eu l'occasion de discuter de cela sérieusement avec Fidèle et une autre personne. Celle-ci avait une connaissance très partielle des vecteurs de transmission du HIV mais même après notre petit briefing, il n'était pas vraiment convaincu car la culture et le mode de pensée sont vraiment trop différents. Disons que l'esprit cartésien n'est pas vraiment d'actualité en Afrique (nous reviendrons peut être sur les différentes perceptions de la réalité dans un autre post, car ceci n'est pas une critique, juste une constatation qu'un mode de pensée n'est jamais universel).
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