11 août 2006

Babuvati dans l'empire des sangsues

MAROJEJY



Le royaume des 4L était une halte agréable, mais un peu molle pour notre babuvati en quête d'émotions, d'efforts, de souffrances et disons-le, d'exploits ! d'aventure quoi ! En compagnie de Mr. Paul, petit suisse de Zurich et explorateur intrépide de contrées humides, nous organisâmes (remarquez le passé simple, la classe !) une expédition dans le Marojejy (prononcez Marodjedj, Bati a mis deux semaines pour y arriver, ceux qui le connaisse reconnaitront là son don pour les langues) ! en malgache, Marojejy signifie "beaucoup de pluie" (un truc comme ça, enfin en tout cas ça veut dire très humide quoi !) : tout un programme, mais en même temps la signification on ne la apprise qu'après être engagés au plus profond de la jungle et là, c'était trop tard !

Bref, après quelques 2 heures de taxi-brousse (pour faire 60 km) dans la superbe vallée rejoignant Andapa, deux-trois emplettes au marché de Manantina (du riz et des bananes, l'essentiel donc, qui nous servira de substance nutritive matin, midi et soir)- le point de départ de notre expé - nous voilà parti en compagnie de Désiré, notre guide, et bien sûr de Mr. Paul. Après quelques km nous parvenons au village de Désiré. Celui-ci, alors camouflé en malgache ordinaire, ressort de sa case métamorphosé en vrai guide : chemise et short kaki d'éclaireur et badge officiel de l'ANGAP à la poitrine. Nous quittons alors Mandena et traversons de superbes paysages de rizieres où femmes et enfants, pieds nus, travaillent. Après quelques temps nous atteignons l'entrée du Parc, et avec elle les limites de la civilisations. Nous nous engoufrons alors, sans le savoir, dans le terrible Empire des Sangsues !

les rizieres aux environs de Mandena

Marojejy est un parc national protégeant une forêt humide et primaire présentant différents types de couvert végétal selon l'altitude. le parc s'étend en effet d'environs 400 m à 2133 m et recueille l'essentiel des précipitations venant de l'océan indien. Comme le dit le guide : "Vaste et reculé, Marojejy renferme une biodiversité exeptionnelle qui s'exprime notamment chez les batraciens, les oiseaux et les plantes. Le parc abrite [11] espèces de lémuriens, dont le très rare et légendaire lémurien blanc, endémique au parc, propithèque soyeux de son nom scientifique." Nous ne verrons parmi toutes ces éspèces que deux de lémuriens, quelques oiseaux et pas un batracien ! quand au propithèque soyeux, il n'a pas daigné nous montrer le bout de sa queue immaculée !

la seule photo de lémurien que l'on ai pû prendre
Par contre, ce dont Marojejy regorge, ce sont les sangsues (on y vient) : Nous n'y avons pas échappé, d'autant plus que notre assencion jusqu'au camp 2 s'est faite sous une pluie torrentiellle, des conditions à se prendre pour Mike Horn en Amazonie (bon c'est sûr c'est un peu exagérée comme comparaison, mais c'est pour donner une idée de notre état psychologique du moment). En tout cas, c'est la jungle comme on l'imagine, profonde, boueuse et humide. Les sangsues te sautent littéralement dessus, et si, lassé de te baisser toutes les 5 mns pour t'en débarrasser, elles grossissent et grossissent, se gorgent de ton sang jusqu'à être si boursouflées qu'elles tombent toute seule... BEURK... et bonjour les suçons ! Bati en a encore des traces sur son pantalon malgré plusieurs lavages car en plus de tout ça, une blessure de sangsues ça pisse le sang. En effet, ces petits vampires secretent une substance anti-coagulante histoire d'être sûrs de pouvoir vous vider de votre sang jusqu'au bout ! Horrible je vous dis. Et encore, nous avons échappé au pire, la sangsue scotchée à votre oeil ! si si ça arrive, et comme en plus de leur machin anti-coagulant, ces petites saloperies anesthésient aussi leurs victimes (sophistiquées les bestioles), et bien on ne sent rien jusqu'à ce que l'oeil soit entièrement recouvert par la créature gluante (ça c'est spéciale pour toi Béatrice !).




Malgré tout ça, ce fut une très belle expérience et la nuit au campement fut des plus reposante pour Bati. Voici ce qu'il en dit dans son petit journal de bord : " Le soir, dans le camp 2 dont "la salle à manger" est montée sur pilotis au dessus de la rivière, nous sommes vraiment au bout du monde, seuls avec les croassements des amphibiens et le cliquetis des oiseaux."

En fait, ce parc, du fait de ces conditions plutôt difficiles, est plus destiné à la recherche qu'au tourisme, et de nombreuses équipes de scientifiques y séjournent régulièrement pour étudier le lémurien blanc, mais aussi l'écosystème présentant une richesse extraordinaire. A conseiller à tous les aventuriers et amoureux d'écologie...

l'equipe vous salue
Désiré, notre guide et Mr Paul

et le lézard aussi !


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