04 décembre 2006

10 jours a Livingstone (20 novembre-30 novembre)



Capitale zambienne du tourisme d'un aller-retour depuis Jo'Bourg pour une journee passee a voir les chutes victoria ou en boat cruise sur le Zambeze , capitale de l'adrenaline et des sports en eaux vives, rien ne nous predestinait a passer dix jours a Livingstone.
C'est pourtant ce que nous avons fait, en restant pour la plupart du temps dans la petite enclave occidentale du Jollyboy Backpacker, car apres avoir attendu Tiphaine, la soeur de Bati, il a fallu attendre ses bagages !!!



Profitons de cette occasion pour deplorer un peu certains cotes des backpackers et autres petites choses (c'est ce dont on voulait vous parler il y a un mois, mais les aleas du voyage - et la flemme - nous ont un peu retarde).
Souvent, et cette impression est renforcee des qu'on quitte l'Afrique du Sud, la Namibie et le Botswana, qui sont tout de meme tres occidentalises, ce sont de vrais petits ilots occidentaux au beau mileu de l'Afrique. De nombreux jeunes blancs y viennent pour faire la fete, faire un tour en safari, deux trois activites, et puis s'en vont, sans avoir vraiment vu l'Afrique finalement. Un peu comme les clubs Meds, mais version jeunes avec un peu moins de tunes et plus ambiance grosse bringue, clubs med pour les moins de 30 ans quoi !
En fait on a parfois l'impression que toute l'Afrique Australe est pour ces jeunes comme un immense parc d'attraction qu'ils sillonnent de site en site a bord de leur overland trucks, sorte de backpackers ambulants, qui debarquent souvent par demi-dizaine dans les campsites et qui y foutent un bon bordel.
Ces personnages restent entre eux, le plus souvent anglo-saxons et parfois semblent representer la quintescence du Kitsh surfeur way of life : Beau, Bronze, Muscle et toujours a exprimer de facon bruyante sa bonne humeur ! Bref a la longue c'est un peu aggacant, d'autant plus que Livingstone est vraiment le sumum de cette facon d'apprenhender l'Afrique comme un parc de loisirs. Les activites a Adrenaline y foisonnent : Bunji Jumping, Hors Bord sur le Zambeze, nage en haut vive, rafting, etc...
A chaque jour son activite et ces 100 $ depenses (un bon gros mois de salaire zambien). Et oui c'est le prix a lacher pour pouvoir profiter de tout ca ! Bref, vous l'aurez compris, tout cela ne nous a pas vraiment emballe. Apres il faut reconnaitre que la descente du Zambeze en raft ou en kayak a l'air d'etre une sacree experience et que de regarder les gens sauter du bon et se prendre 111 m de chute ca calme bien !

Il faut aussi rendre a Ceasar ce qui est a Ceasar. Le systeme des Backpackers a aussi du bon. Souvent ils proposent une multitude de services gratuits, ne sont pas trop chers et permettent de camper, et fournissent toujours une cuisine ou faire sa popotte, ce qui permet de faire pas mal d'economie. La plupart du temps le staff est vraiment competent et toujours pret a rendre service.
De plus, il faut etre honnete, une fois qu'on depasse un peu ses prejuges sur la bande de demeures que peuvent sembles etre les backpackers (c'est aussi le nom de ce qui frequentent ces lieux, et qui litteralement peut se traduire par routard, meme si souvent ce sont des routards fortunes), on peut y faire de belles rencontres, comme ces soldats indiens participant a la force internationale au Congo, Diego l`argentin , Lorenzo l`italien et Jenny, une jeune hollandaise d`origine malaysienne que nous retrouverons plus tard.


la troupe du backpackers

Parlons un peu des Chutes Victoria quand meme. C`est une faille qui coupe net la lente progression du fleuve Zambeze, l`eau s`y engouffre en grondant et ressort en torrents aux rapides bouillonnants apprecies des rafteurs et kayakistes.



Depuis l`epoque de Mr Livingstone, l`environnement des chutes a bien change, elles se sont developpees en veritable parc d`attraction que se partagent la Zambie et le Zimbabwe. La visite au musee de Livingstone redonne un sens a ces chutes et on se prend a imaginer celles ci a l`epoque ou elles etaient meconnues par les blancs et qu`elles s`appellaient "The Storm that Thunders ", le tonerre qui gronde.
Un nom bien poetique qui fut change au temps de ce pasteur ecossais, Livingstone, explorateur de l`arriere pays du continent africain, pourfendeur de la lutte contre l`esclavage, premier blanc a passer dans ces contrees meconnues dans le but d`evangeliser les populations (la, ca fait moins rever !).



Frere et soeur

Avoir le temps et peu d`argent, nous a donne l`occasion de nous interresser aux activites pas cheres ( et oui il y en quand meme) et de decouvrir la vie quotidienne des zambiens (un peu pour les touristes quand meme).
Avec Chocho et Douglas, deux jeunes zambiens rencontres au gres des hasards, nous nous immergeons pendant deux jours au contact des gens locaux.


Chocho se baigne dans le Zambeze



Bati et Douglas

D`abors a la " local cowboy pre-primary school", ou tous les enfants sont des schtroumfs bleus debordants d`energie.




les petits Schtroumfs en ronde

Heureusement les 2 institutrices sont la pour canaliser les phenomenes. Le local cowboy, c`est Cliff, 32 ans, 2 enfants, ancien guide dans un loge. Il a monte sa petite entreprise de service de location de velo et visite guidee sur Livingstone. L`argent gagne sert a faire marcher cette ecole de 60 marmailles qui grandissent entre les murs de cette ecole toute modeste. L`apres midi, se sont les adultes qui viennent apprendre l`anglais et les maths. En soiree, nous partageons le repas avec Cliff et sa famille et dormons a sa maison, donnant toute la mesure de son hospitalite.


Cliff, le cowboy et David son petit garcon

Portraits d`enfants







Le lendemain, Bati s`offre un petit jogging matinal avec Chocho dans le quartier. C`est vraiment agreable de vivre un bout de vie quotidienne.
Nous partons ensuite pour Simonga, un village qui accueille les touristes desirant connaitre un peu mieux "la vie africaine". Chocho et Douglas nous accompagnent, l`ambiance est un peu plus touristique mais tres sympa quand meme. Nous sommes loges chez la head- lady, la chef du village, Inongwe. Generalement, les chefs de village sont des hommes, ils sont designes par le chef precedent durant leur vivant et le plus souvent parmis ses enfants males. Inongwe fait donc figure d`exception. L`argent que les touristes ramenent au village (en echange de superbes petites huttes et d` excellents repas) permet d`entreprendre differents projets de developpement, comme l`amenagement d`un reseau d`eau potable, la construction d`une clinique, etc..
Le soir, apres une courte veillee sous les etoiles ou en guise de legendes nous nous racontons des enigmes (dur dur en anglais), nous allons faire un peu la fete au bar local. On a beau etre au milieu de la campagne zambienne ( nous ne sommes pas tres loin de Livingstone, c`est vrai) , un lecteur de dvd balance du r&b, ragga et rythmes locaux avec un son sature ! Apres quelques verres de Shibuku, la biere locale a base de mais fermente ( attention l`haleine), Vabu retrouve ses cours de danse africaine et meme Bati avec sa souplesse legendaire se lache sur la piste en dansant le "dunmbolo".

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