29 mars 2007

Les Ethiopiques - 8 Tranches de vie nunero 2

ETRANGE ETHIOPIE

De souche semitique (d'origine arabe), l'Amharique est derive du Gu'ez, langue originelle de l'Eglise Orthodoxe (ethiopienne). Son alphabet unique est compose de syllabes. Langue qu'il nous est assez difficile a retenir et a prononcer.




Transcription amharique d'une boisson bien celebre en Ethiopie

L'Ethiopie suit le calendrier julien. Ce qui fait que nous sommes, jour de la publication de ce post, le 20 juillet 1999. Le pays s'apprette d'ailleurs a passer le deuxieme millenaire, le 11 septembre prochain. Cela va engendrer de grosses fetes partout dans le pays avis aux amateurs.
L'annee se divise en 12 mois egaux de 30 jours et un 13eme de 5 ou 6 jours les annees bissextiles.

Les horaires sont aussi deconcertants. Ils comptent les heures avec 6 heures de decalage. Quand en temps universel il est midi, il est 6 heure a une montre ethiopienne. Puisque le jour se leve a 6 heure, la journee recommence a 0 : logique et bien pratique pour les horaires de bus !


PETITS BOULOTS DE RUE

Petits et grands travaillent, c'est comme ca. Pour manger et survivre, il faut gagner des ronds. Souvent tot le matin jusqu'a tard le soir. Souvent du lundi au dimanche. Souvent toute l'annee.



Cireur de chaussures





Taxi-men



Vendeurs a la sauvette



Couturier



100 ans plus tard, le court du cafe ayant chute, Eric a du se reconvertir en photographe de rue !

SUR LE MARCHE

Sur le marche de Bati,



on croise des gens de toutes les couleurs,








des enfants souriants

des hommes charges comme des mules


des princesses egyptiennes


on eternue devant les etals de piments,


on rencontre des Afars aux incisives limees,


ainsi que leurs chameaux,


on sent la myrrhe,


on se parre de perles colorees


et on achete des tissus !!!!



COIFFES ETHIOPIENNES

Diverses et variees, de la plus jeune a la plus vieille, les femmes qui ont generalement le cheveu crepu, entretiennent leur chevelure.








La plupart des femmes vivant dans le nord et a la campagne, portent la coiffe, tresses collees puis chevelure laisse libre, unique en son genre et qui doit bien tenir chaud.



Cheveux noirs ou blanchissant, elles ont quasi la meme coupe, c’est assez etrange, toutes pareilles a des clones.
Certaine femme plus moderne comme Sarah, porte les cheveux tresses colles et la choucroute.



ou des coupes plus ordinaires


Les jeunes enfants ont des coiffures « funny », qui leur donnent un petit cote punk.








Les hommes ne sont pas en reste, certains s’identifient aux Jackson 5



et d’autre a Bob Marley.



Pourtant tous s’accordent a mettre des couvre-chefs. Bonnets, chapeaux, voile orthodoxe, turban, dans la religion orthodoxe, la tete doit etre couverte.





AMOUR ET DESAMOUR

Ahh l’Ethiopie, un pays si interesssant que le Babuvati y a passe presque 2 mois. Pourtant, il lui est arrive de vraiment regretter ce planning. Pays de contrastes ou c’est la premiere fois de notre periple que certaines personnes ont paye l’addition, ou la spontaneite des rencontres dans le bus est aussi forte. Mais, il y a un mais, c’est le pays ou on a aussi rencontre le plus d’insistance et d’aggressivite de la part des mendiants ou des rabatteurs. Des vision de cour des miracles, handicapes marchant ou plutot rampant par terre car ils n’ont pas de fauteuil roulant, aveugles, personnes handicapees par la lepre, maman mendiant avec ses gamins et qui pousse ses gamins a aller tendre la main, personnes agees mendiantes egalement a la vue du farangi, bref c’est par moment assez oppressant surtout quand on a perdu son humour.


Des « you you you » a longueur de journees, de la part de gamins sur-intensionnes de regarder le « faranji », notre petit nom amharique, qui veut dire literalement francais.


On ne reste pas seul longtemps en Ethiopie.

Des moments de solitude ou cherchant un endroit pour se delester, des tas de gamins sortis d’on ne sait ou nous regardent en criant « you you you ».
Aussi, et surtout dans les endroits les plus touristiques, de bonnes arnaques de jeunes « brokers », branleurs en anglais, qui profitant que la grand mere qui loue les chambres ne parle pas anglais, nous facturent 60 birr la nuit, alors qu’elle n’en vaut que 25 et qu’il empoche 35 de pourboire ! Fute le gars, mais malheureusement pour lui, nous decouvrirons le pot aux roses avec un « gentil » ethiopien qui comprenant bien que si ca continue comme ca, le tourisme a Lalibela , et bien, il va en prendre un coup. Ce genre de mecs trainent toujours dans les gars ou devant les hotels back-packers, a la recherche du faranji a arnaquer. Il te propose des visites, de t’aider a descendre ton sac du bus, moyennent finance, toujours surevaluee. Il faut les fuir comme la peste. On se demande si ce n’est pas le tourisme back-packers qui engendre ce genre de personnage et s’il ne serait pas mieux de se faire gerer par une agence qui prend tout en charge. Je m’explique, les plus jeunes voyant que les brokers se font un fric monstre, n’ont plus qu’une envie, c’est de bosser comme eux, dans le tourisme-argent facile.

Une invitation a une ceremonie du cafe, car nous sommes francais « on se demande encore comment il l’a su » et que la soeur de notre hôte est mariee avec un francais, alors ils sont tout reconnaissants « alors que l’on y est pour rien », et qui se finit avec des demandes de mari pour la 2eme soeur, des lettres d’invitation en france et tiens pourquoi pas un petit billet parce que quand meme c’est la semaine de paques et qu’il faut etre genereux avec papy. Et aussi un petit billet pour son pote qui a expres pas ete au travail pour venir nous escorter ! « c’est vrai que Bahar dar, c’est super dangeureux ! » et aussi 30 birr pour son pote de la petite moto-taxi qui a fait 500m et qui meriterait meme pas 10 birr. Bref celui la y a ete un peu fort et n’y a pas gagne grand chose. Le Babuvati commence a prendre en compte ses diverses experiences mais se laisse toujours avoir a l’invitation car « on pense » qu’il est trop gentil. Voila tete du lascard et la tete de sa soeur a marier....





Donc voila pour les desagrements inter-humains. Apres, ce sont de petites choses sans importance mais qui en ont pour le Babuvati. D’abord, la bouffe est assez particuliere, ca ne tiens qu’a nous. L’injera nous rend malade, on a deja explique ce que c’etait dans Tranche de vie 1, mais durant le careme, ils ne la mangent qu’avec des sauces aux legumes mega huileuse et apres le careme , c ‘est viande sans legume qui baigne dans l’huile. Bref heureusement que les italiens sont passes par la « !!! c’est une blague » et qu’ils y ont laisse les pates et les pizzas, ca evite au Babuvati de perdre trop de poids.
L’autre aspect penible, ce sont les transports locaux et le casse tete tonitruant de la musique locale a plein regime. Les bus sont en general de vieilles machines italiennes qui sont malmenees sur des routes, la plupart du temps creusees de nis de poule. Si ce n’est pas sur les routes, le reste se fait sur gravel road, route gravillonnee. Ce qui fait une moyenne de 300 km pour 10 heures sur celles ci.
Patience est le maitre mot, dormir sur la barre de fer frontal est le second et entre temps regarder les fabuleux paysages et la vie qui s’y deroule , ce qui est bien agreable.
Vous allez me dire, pourquoi la musique ? Parce qu’il n’y a pas que les Ethiopiques en Ethiopie, il y a aussi toute la soupe actuelle qui passe a longueur de journee a la radio ( comme Obispo et consort en France pour vous dire comment c’est penible), ce sont les tubes modernes. Ils ont du decouvrir le synthetiseur, il n’y a pas tres longtemps car ils en abusent pleinement. A la sauce orientale, version dance, c’est epouvantable a ecouter sur 10 heures. Certains titres ne sont pas mal pour se divertir, nous l’avouons. Et quelques fois, nous avions le droit a des morceaux traditionnels assez agreables. La western musique ( musique de l’ouest, sous entendu occidentale) passe de temps en temps sur la 2eme radio nationale. Et la, nous sommes tout heureux d’entendre James Blunt.

Les Ethiopiques - 7 En attendant

Bonjour a tous,

Voici la nouvelle production du Babuvati. Vous pourrez donc trouver les episodes 1 a 6 des ethiopiques. Il a eu le temps de mettre a jour le blogus car il est coince a Dessie depuis trois jours. Bati lutte contre les fievres et Vabu se vide les intestins. Donc il attend patiement que tout se retablisse pour se rendre a Lalibela par le bus (10 heures de trajet, vaut mieux etre en forme). Rassurez vous, Bati est sous traitement et sa fievre regresse et Vabu est sous sa 3 eme serie d'antibiotherapie. Donc tout va bien !!

On vous souhaite bonne lecture

A bientot
Le Babuvati

Les Ethiopiques - 6 Petit entretien

Petite entrevue avec X., citoyen ethiopien et employe de l’ONU au departement du developpement agricole. On garde son anonymat, pour des raisons evidentes qui apparaitront au cours du texte. L’Ethiopie est une democratie encore ambigue comme on va l’entendre.

Babuvati : Vous travaillez sur le developpement agricole, quel est votre objectif actuel ?

X : Le probleme de ce pays, au niveau de l’agriculture, est la production personnelle des paysans. Dans une bonne annee, comme celle que nous venons de connaitre, un paysan produit de quoi nourir sa famille pour environs 3 mois. Notre objectif est donc a long terme d’ameliorer la production des paysans et a court terme de fournir des subsistances aux familles les plus fragiles.

Babuvati : Et y’a t’il des avancees ?

X : Difficile de repondre, comme je vous l’ai dit tout ca se joue sur le long terme.

Babuvati : Et sur le long terme, vous avez un espoir ?

X : Honnetement, non. (version originale : No way !)

Le gouvernement, qui essaie toujours de profiter des circonstances sur le court terme, vous dirait que la production est repartie, car, comme je viens de le dire, cette annee a ete exeptionnelle. Mais il ne vous dira jamais que meme lors d’une bonne annee, les paysans sont obliges de vendre leurs biens pour pouvoir survivre.


Babuvati : Mais quels sont les facteurs qui rendent la production si mediocre ?


X : Le probleme de ce pays c’est que 95 % (ce chiffre est peut-etre un poil exagere, mais a peine, note du Babuvati) de sa population depend du secteur agricole. Les terres sont donc en quantite limitee. Generalement un paysan dispose d’un demi-hectare pour la culture. Il produit alors en moyenne, lors d’une bonne annee comme celle-ci, 1 tonne de ble ou autres cereales. Il en tirera a peu pres 2000 birs (200 euros). Sur ces 2000 birs il faut retirer les frais d’habillement et d’ecole pour ses enfants, les charges pour sa maison, les taxes, etc… a la fin il lui reste a peu pres 500 birs (50 euros). Ce qui permet de nourrir une famille de 5 ou 6 pendant 3 mois. Apres il doit commencer a vendre ses bijoux de famille, sa television, sa radio, parfois son betail s'il en a et s'il est d’une culture qui le permet…

Babuvati : A oui, a propos du betail. Nous avons vu quelque part que l’Ethiopie possedait le premier cheptel mondial en nombre de tete de betail. Alors comment cela se fait t’il que cela ne represente pas une solution pour ce qui le possede. ?

X : Je finis juste sur les problemes de l’agriculture, et je reviens sur le betail. En fait, il ne s’agit que d’un petit detail mais revelateur sur la politique agricole de notre pays. Souvent, sur ce qui reste au paysan, celui-ci doit encore acheter des engrais chimiques aupres d’entreprises avec qui le gouvernement a un accord. Cet engrais coute cher, detruit l’environement et pourrait etre remplacee par des fertilisants naturels comme le purain par exemple. Mais, malheureusement, le gouvernement oblige les paysans a achete cet angrais, dans le cadre de sa politique de developpement agricole.

Babuvati : Pourquoi si la solution naturelle est moins chere et plus ecologique ?

X : Des accords entre le gouvernement et les entreprises productrices de ces angrais, vous voyez bien.

Et juste pour finir sur ce probleme, je vous rappelle que 1 tonne de ble, c’est la production d’une bonne annee, si tout va bien. C’est a dire que les pluies arrivent a temps, que les cereales ne sont pas victimes de maladie, etc…

Pour repondre a votre question sur le betail maintenant. Tout d’abord, une correction. L’Ethiopie possede le deuxieme cheptel, et non le premier, d’Afrique et non du monde. Ensuite, deux principaux facteurs expliquent que ces millions de tetes de betail n’apportent pas de meilleurs conditions a leurs proprietaires.

Le premier est culturel. Pour de nombreux peuples d’Ethiopie le betail est avant tout un symbole de richesse et un lien affectif reel existe entre le proprietaire et chaque bete de son troupeau – meme si souvent il n’en connaît pas le nombre exact d’ailleurs. Donc, d’une part, en tant que symbole de richesse le proprietaire ne veut pas se separer de son troupeau, ce qui le ferait descendre dans la hierarchie sociale de son peuple. Pour beaucoup d’entre eux, la fierte est bien plus importante qu’un ventre rempli. D’autre part, le lien affectif existant est tres fort. Meme si vous etiez tres tres pauvre, et que vous deviez vous privez, vous ne vendriez pas vos enfants, pour un Mursi, un Afar ou un Hammer, c’est la meme chose avec leurs vaches.

Le second est tout simplement economique. C’est triste a dire mais nos vaches ne valent pas grand chose. Le prix de deux mille vaches ethiopiennes equivaut peut etre a quarante vaches de votre pays. Une vache ici produit 1 litre de lait par jour. (En France une vache laitiere produit quelque chose comme 100 litres par jour).


Notre homme nous aura aussi parle du probleme de la deforestation. En effet, un des objectifs de leur programme est de faire revenir la pluie ! Devant notre etonnement cette declaration, il nous a explique qu'en region seche, la pluie depend etroitement de la presence de foret (voir le texte sur les montagnes du Bale), que l'Ethiopie est deforeste a 91 % et qu'un programme de reforestation est urgent mais qu'il se heurte au besoin en terre des paysans pour leurs cultures. Il nous a aussi glisse que sous la dictature communiste, la question des forets etait beaucoup mieux geree, sans pour autant cautioner le regime du Derg.
Enfin, vous pouvez vous demander pourquoi nous avons conserve son anonymat, car aucune revolution vraiment fracassante n'apparait dans son interview. En fait, il nous a aussi explique que la solution a ces problemes pourrait venir de l'opposition mais qu'il y avait peu d'espoir, car le gouvernement actuel autorise les partis d'opposition mais maintient tous leurs membres en prison. Etrange conception de la democratie.

28 mars 2007

Les Ethiopiques - 5 La caravane d'Harar

Addis Ababa, le 5 Avril 1894

Demain, nous partons pour les montagnes du Chercher, nous partons pour trois semaines de voyage vers la cite d’Harar.

Cite perdue entre les mondes musulmans et orthodoxes, a la frontiere somalie. Nous avons organise les resources, trouver un guide de ce peuple des Issas, cousins des Afars, et emprunte des chameaux pour supporter nos malles et nos pauvres corps qui vont souffrir apprement.

Nous allons partager cette caravane avec cinq autres personnes, deux sujets belges, prospecteurs de café pour le compte de leur Roi, et trois voyageurs au long cours.

Eric, maitre cafeier et representant de sa Majeste Leopold


Fodil, un vieux baroudeur francais, trafiquant d’armes et d’ivoire, Mark, jeune homme solitaire, a la decouverte du monde et Thomas, jeune aristocrate boheme de l’Empire Austro-hongrois, qui veut rejoindre la colonie anglaise d'Aden au sud-ouest de la peninsule arabique.

Le 10 Avril 1894

Apres les hauts plateaux d’Addis Ababa “la nouvelle fleur”, nouvelle capitale de MenelikII, empereur d’Abyssinie. Nous traversons une vaste etendue desertique, seul le cours de l'Awash nous semble irriguer cette vallee seche et poussiereuse. Certains chameliers refusant de marcher et quelqu'uns etant prets a deserter, nous avons du a plusieurs reprises ouvrir nos malles et donner quelques pieces en plus.

A travers la plaine, la tribu des Issas, vit et se deplace selon la nourriture et celle de leurs bestiaux ( chameaux et chevres). Ce sont leurs seuls biens. Ils sont d'une beaute apre et sauvage. Les hommes ont les cheveux boucles, mi-longs. Le teint hale et les traits fins. Ils portent une tunique de coton blanche, des sandales en cuir, un couteau long et courbe sur la hanche et un baton qu'ils tiennent le plus souvent dans le dos. Ils sont fins et elances. Les femmes ont egalement les traits tres fins et hales, cheveux tresses, elles portent un turban de couleur sur la tete et des tissus de coton pour le corps. Elles portent des bijoux de perles ou de materiel de recuperation tres bien agence.

Afars

Nous circulons ainsi de guera en guera (camp) guides par notre abban (guide) que l'on change de tribu en tribu. L'abban est un homme recommandable, connu des deux tribus et il connait l'endroit ou coulent les sources.

Quelques oasis, bordees de palmiers et de superbes arbres verts, dans les branches des singes noirs et blancs gambadent.

20 avril 1894

Des plaines tres ondulees ou descentes et montees se succedent a l'infini, succedent a la plaine desertique. La mission avance peniblement vers l'Est sous un soleil ardent, aux heures les plus chaudes, la marche de la colonne se fait encore plus lente.

Hier soir, pres du camp, une jeune fille atteinte de variole se baignait et reposait pres de la riviere aux eaux chaudes. Seulement durant la nuit, celle-ci fut devoree par les hyenes. Nous reprochions ce matin meme a nos guides, leur manque d'humanite. Ils nous ont seulement repondu qu'elle devait mourir de toutes facons.

Nous croisons des villages de ces pasteurs que l'on appelle Gallas ou Oromo. Maisons de branchages et de terre et crotins seches, ils cultivent egalement la terre en terrasse.

25 avril 1894

Nous arrivons a Harar en fin de matinee, dans la citee fortifiee, mosquees et eglise orthodoxe se cotoient. Nous sommes au pays des Hararis. Les femmes portent un costume colore et soigne, etroit pantalon en fuseau et tunique, parfois broche d'or. Elles portent le perpetuel voile en soie que les Harar importent depuis la nuit des temps. Harar, plaque tournante du commerce entre l'Afrique et l'Arabie, a toujours constitue une porte d'entree de l'Islam sur la corne de l'Afrique et plus en profondeur dans le continent.

Fondee au 7e siecle, elle fut gouvernee par des emirs arabes jusqu'en 1875. Cette cite etat fut fortifiee en erigeant une muraille de pierre percee de 5 portes, fermees la nuit et permettant de controler les flux et de se proteger de l'expantionisme Oromo. Elle etait interdite aux non musulmans, elle est consideree comme le 4eme lieu saint de l'Islam. Mais il y a 8 ans, Menelik II a defait les armees de l'emir et a nomme son cousin Ras Makonnen, gouverneur de cette nouvelle province ethiopienne. Celui-ci s'est alors empresse de raser la grande mosquee pour la remplacer par une vaste eglise.







A notre arrivee dans la cite sainte, une bande de gamins bruyants de surprise nous accueuillent, nous avons le plus grand mal a nous en debarrasser, malgre le savoir faire de notre compagnon Thomas. Chose faite, nous prenons nos quartiers dans la demeure de notre ami le sheick Omar el'Khayam, descendant de l'illustre poete persan.




Celui-ci nous entretient a loisir sur de nombreuses etrangetes de la cite. Ainsi, parmi d'autres, cette interdiction formelle d'introduire l'eau a l'interieur des enceintes de la ville. Selon la legende le jour ou cela se produira sera le debut du declin de la quatrieme ville sainte. En consequence, les habitants d'Harar - les habitantes surtout - sont forces d'aller effectuer toutes les basses besognes - lessives, vaisselles - ainsi que leur toilette et leurs besoins quotidiens en dehors de la cite. Celle-ci est effectivement construite autour de cinq sources sur lesquelles donnent les cinq portes et qui, bien evidement, ont donne l'organisation de la ville en cinq quartiers. Seule l'eau destinee a la cuisine et a la boisson est autorisee a penetrer la ville. Omar nous affirme qu'a son point de vue c'est une bonne chose. Deja, un petit Emir dont nous avons oublie le nom, s'est arroge le droit d'une citerne, et les alentours de sa demeure sont maintenant d'une insalubrite miserable. Sans parler des conflits qu'entrainent une telle forfaiture !

Apres quelques jours de repos chacun se separe, Fodil remonte vers le pays des Afar revendrent les armes qu'il a achete aux europeens venus du port d'Obock, Mark vers le sud en pays swahili, Thomas part en direction de Berbera. Nos deux amis belges prospecteront pour l'exportation de cafe arabica d'Harar. Nous, nous irons jusqu'a la mer, plein est.....


Ceci est une fiction historico-delirante. Certains passages sont veridiques, notament celui de la hyene (veridique il y a 100 ans, nous on a pas vu ca). C'est apres avoir passer presque une journee a la bibliotheque de la fausse maison de Rimbaud que le Babuvati a trouve l'inspiration et le plaggia (un tout petit peu seulement). Merci quand meme a

Mr Bardley "Notes sur Harar" 1900
Mr Duchesne-Fournet Jean "Mission en Ethiopie" 1901-1903

Deux extraits des textes de ces deux auteurs :

"Les Ogaden sont de grandes tailles, plus generalement rouges que noirs, gardent la tete nue et les cheveux courts, se drapent de tobes assez propres, portent a l’epaule le sigada, a la hanche le sabre et la gourde des ablutions, a la main la canne, la grande et la petite lance et marchent en sandalles.

Leur occupation journaliere est d’aller s’accroupir en groupe sous les arbres, a quelques distances du camp et les armes a la main de deliberer indefiniment sur leurs divers interets de pasteurs. Hors des séances, hors de la patrouille a cheval aux abreuvages et des razouas chez les voisins, ils sont completement inactifs.

Aux enfants et femmes est laisse le soin des bestiaux, la confection des ustensiles de ménage, le dressage des huttes et la mise em marche des caravanes. Ces ustensiles sont les vases a lait bien connus du Somali et les nattes de chameaux qui, montees sur des batons forment les maisons des garias passageres."

100 ans apres, c'est un peu la meme....

"Les colporteurs de l’exterieur entrent dans l’Ogaden par deux routes, une au nord-est de Barbera par Habr-Awal, l’autre de Mogadisho a Brawa. Ils transportent les marchandises a dos de chameaux ou d’anes, ou meme a l’epaule et circulent ainsi de gardia en gardia.

L’abban prend son salaire ou droit en marchandise du colporteur.

Hors de ce mode de circulation, il est impossible de parcourir l’Ogaden. Mais en choisissant bien ses Abbans, en suivant les conseils et en marchant selon les coutumes politiques et religieuses et le caractere des indigenes, nous sommes convaincus qu’un europeen, se presentant comme marchand et sans se presser franchirait aisement en deux-trois mois tout le continent de Harar a Braoua par la route des Ogaden.

Ceci exportent des plumes, ivoire, peaux de boeufs et de chevres, myrrhe, or, musc et café. Ils importent des tobes rayes, de la cotonnade, perles et tabac."

Certaines photos sont d'epoque et ont ete prises a la maison Rimbaud, on vous laisse trouver lesquelles.


Port-folio








Le repas des Hyenes. Ce n'est pas qu'une attraction touristique mais une reelle coutume harari. Selon la legende, lors d'une famine, de peur d'etre devores par les betes, les habitants prirent la decision de les nourrir. Depuis, la tradition se perpetue et un homme issu d'une lignee particuliere s'en charge tous les soirs, en profitant pour arrondir ses fins de mois avec les touristes de passage.